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Jour 237: Ceux avec le cowboy solitaire

Koka Beach, Île de Florès, Indonésie.

Jour 237: mercredi 26 juin 2019

Aaaaah ces coqs et ces cochons, ils vont nous manquer ! Je ne pensais franchement pas qu’un cochon pouvait crier à ce point ; on dirait un gamin à qui l’on a piqué son jouet…

Après le petit-déjeuner sur la plateforme du jardin (on aurait presque nos petites habitudes !), on prépare nos sacs et on règle la note. Il est 9h30: on prend la direction (à pied) de la route principale pour un périple digne de ce nom qui devrait nous mener à Koka Beach, à une cinquantaine de kilomètres d’ici sur la côte sud, autrement dit, l’autre bout du monde…

On se rend vers la route principale car le Homestay où l’on a logé est un peu à l’écart et les bus n’y passent pas. Notre épopée commence donc par de nombreux « Hello Mister !!! » lancés par les gamins du village (les adultes aussi en fait). On nous dévisage ; les touristes ne sont déjà pas nombreux dans le coin, mais en plus de ça, nous sommes des touristes qui marchons au bord de la route avec un gros sac sur le dos, vous imaginez les bêtes de foire ! 😉 Cela dit, tout le monde a l’air très amical et nous sourie d’une oreille à l’autre. Un vieille dame nous suit en débitant un monologue en indonésien (ou peut-être même dans la langue locale), persuadée que l’on sera capables de lui répondre. Elle n’arrête pas de m’appeler « Ibu », et l’on comprend grâce à l’application de traduction de Chris que cela signifie « maman » ! Il doit y avoir un problème de traduction quelque part, car elle ne doit pas avoir loin de 80 ans… 😉

Arrivés à la route principale, la vraie mission commence : arrêter un bus (les « bemos » comme ils disent ici) en direction de l’ouest. Plusieurs nous passent sous le nez car ils sont pleins à craquer… Un monsieur veut absolument nous amener quelque part sur son scooter, mais n’a pas l’air de prendre en compte les dimensions de nos sacs à dos.

Bon. Abandonnons l’idée de prendre directement un minibus pour la ville d’Ende ; allons plutôt à la gare routière où l’on a pris des renseignements il y a 2 jours. De là, ce sera plus facile de trouver un transport pour Ende, via Koka Beach.

C’est plus vite dit que fait ! On arrête quelques voitures mais on ne parvient pas à descendre le prix en-dessous de 50’000 roupies, or, on sait que cela devrait nous coûter aux environs de 20’000… Finalement, un gentil monsieur arrête sa camionnette et après quelques négociations, accepte de nous déposer à la gare routière pour 20’000. Yes ! Sacs dans la benne arrière, on monte à l’avant. Première étape de faite !

Heuuu… Ne crions pas victoire trop vite. Voilà qu’à l’entrée de Maumere, on tombe dans un contrôle de flics ! On n’a pas très bien compris pourquoi, mais notre chauffeur est bien embêté : il ne peut pas aller plus loin et doit nous laisser ici. Pas grave, on ira à pied à la gare routière, qui se trouve maintenant à moins de 2 kilomètres… Oups, on n’a pas de petites coupures pour le payer, le prix âprement négocié risque de nous passer sous le nez ! Ouf, Chris réussit à arranger ça en cassant un billet chez un petit vendeur ambulant, moyennant l’achat d’une glace que l’on se dépêche d’avaler avant qu’elle ne fonde entièrement. Il fait déjà une chaleur impressionnante !
Sac sur le dos et casquette sur la tête (un vieux monsieur a éclaté de rire en nous voyant mettre une casquette, je crois qu’on lui a fait sa journée), on se dirige à pied vers la gare routière. Tout le monde nous propose de nous y amener en scooter mais on tient à notre petite marche matinale au milieu des gaz d’échappement ! 😉

On est à peine arrivés à l’entrée de la « gare » (comprenez par-là : terrain vague parsemé de déchets et de bemos arrêtés), que 3 gars s’entre-tuent pour nous faire monter dans leur minibus. Parfait, c’est pour nous l’occasion de faire un bon marchandage ! 😉 De 100’000 roupies, on descend à 50’000, ce qui correspond au prix conseillé par Fian et Durot, nos guides de snorkelling d’hier. Très contents de nous, on tente de monter dans le bemo en question… Non non non, les sacs vont sur le toit ! Ah d’accord. Au milieu des sacs de riz, attachés par un système extrêmement sophistiqué (comprenez par-là : de la ficelle nouée autour des barres du plafond par la fenêtre ouverte). Fort bien, tant qu’ils arrivent avec nous à destination…

On embarque ! Il y a déjà 4 autres personnes sur les banquettes arrières, plus deux sur le siège passager (normal), le conducteur, et 2 gars qui s’occupent de fixer les bagages. Si on compte bien, il reste donc 2 sièges à pourvoir… Mais si on compte en Indonésien, ça fait apparemment 5 ou 6. Ou 7 peut-être. Voire 8.

Il est 10h30, on se dit qu’on est pas mal niveau timing ! Le bemo démarre… puis fait demi-tour et revient chercher une personne. On repart ensuite dans la direction opposée de Ende, on va dire bonjour à quelqu’un au bout de la rue, puis on revient à la station. Un p’tit tour et puis s’en vont… On repart, dans la bonne direction cette fois-ci. Mais cela aurait été trop simple ; après 200 mètres, on fait demi-tour et retour à la station ! On change de conducteur, on embarque une bonne trentaine d’œufs, et deux personnes en plus. On hésite à éclater de rire tellement cela colle au descriptif des transports publics indonésiens fait par notre hôte hier à sa soirée d’anniversaire… Comme sa femme est suisse, il a déjà voyagé plusieurs fois dans notre pays, et il nous a raconté à quel point il avait ri une fois à Zurich, lorsque quelqu’un l’avait gentiment approché dans la rue pour lui faire signer une pétition demandant un changement d’horaire des trams de 5 minutes ! On vit vraiment dans 2 mondes différents…

Bon, cette fois on est vraiment partis ; il est 11h20. Musique à fond, porte ouverte en permanence, hommes qui fument clope sur clope, femmes qui crachent par la fenêtre. Il nous manque juste les gamins qui vomissent (les routes florinaises tournicotent énormément, et en plus de ça les locaux ne sont pas habitués aux véhicules « fermés » !)… Mais on a de la chance : pas un gamin dans le bus aujourd’hui !

Le temps passe, le bemo avance sur sa route en s’arrêtant de temps en temps au milieu de nulle part pour laisser descendre des gens. Une passagère se retrouve à faire de la monnaie pour tout le monde car les prix sont vraiment très bas, et tous ont de trop gros billets ! On écoute du ABBA, des Boysband… et même quelques chansons de Ed Sheeran. Décidément, il nous suit vraiment partout… 😉

Au fur et à mesure des tournants, le bus de désemplit et on commence à avoir vraiment de la place. Ça, c’était sans compter sur la ribambelle de vieilles femmes au sourire édenté (la plus jeune doit avoir un bon 70 ans) qui arrêtent le bemo et commencent à monter dedans à la queue leu leu. Une, 2, 3, 6, 7, 12… Non mais comment dire, au bout d’une moment, le bus est PLEIN !! Ouf, ça s’arrête. Une de plus et elle se retrouvait sur les genoux de Chris.

ABBA continue à chanter, les vieilles dames descendent après 3 kilomètres… Ça y est, au bout d’une bonne heure qui nous a semblé durer 4 ou 5 (mais on a le sourire car c’était franchement hilarant), on nous dépose au bord de la route. On est arrivés à Koka Beach !

N’ayant aucune réservation chez le cowboy Ricky (on avait bien essayé de le contacter grâce au wifi du Coconut Garden Resort, mais on n’avait pas vraiment réussi à faire une réservation par téléphone ; il semblait juste vouloir discuter avec nous !), on se pointe à son auberge avec nos gros sacs sur le dos. Il y a bien un bungalow pour nous, Ricky parle bien anglais, et nous dit que les deux autres clientes du jour sont Suisses ! C’est donc comme cela que l’on fait la connaissance de Claire, de Martigny, et Mégane, de Fribourg. Génial ! 🙂

On discute un moment autour d’un café que nous offre Ricky. Sacré personnage ce cowboy ! Il a l’air super instruit, il connait plein de choses et est très intéressant, mais en même temps, il semble un peu fou par moments… En tout cas, on est contents d’avoir le privilège de discuter avec le grand, le seul, que dis-je, l’UNIQUE cowboy d’Indonésie !! 😉

On descend à la plage à pied depuis chez Ricky ; ce n’est qu’à 1.7 kilomètre et non 2.5 km comme l’indique le panneau (de la véritable corruption indonésienne !!!! s’est exclamé Ricky). On arrive sur cette magnifique plage divisée en 2 criques par une grosse « colline » centrale…

D’abord, on mange dans un petit boui-boui en bord de plage, puis on retrouve Claire et Mégane qui prennent le soleil sur le sable. Chris fait même un petit plouf mais sans trop s’éloigner, car les courants sont plutôt forts par ici ! Il y a quelques locaux, surtout des enfants, qui profitent de la plage, mais on est les seuls touristes et d’ailleurs, on se fait prendre en photo plus d’une fois…

Vers 15h, le soleil est déjà descendu derrière les montagnes ! Il fait encore bon, donc on reste un moment à lire et dessiner, avant de remonter à pied chez Ricky pour une bonne douche. Heuu… L’eau est effectivement bonne, mais pour le concept de douche, il faudra repasser, car on doit se laver au seau. Ça décrasse et ça fait du bien, mais heureusement que je ne devais pas absolument me laver les cheveux ! 😉

Passablement propres mais piqués par les moustiques féroces qui nous ont attaqués sous la « douche », on s’assied autour de la table commune alors que Ricky commence à préparer notre souper. Chris l’aide en pilant les épices au mortier, et Claire et Mégane nous rejoignent après s’être elles aussi lavées du mieux qu’elles pouvaient.

On passe une très chouette soirée au coin du feu à discuter voyage et rire de nos expériences… On s’échange des bons plans mais dommage, on devra déjà se séparer demain matin ! Elles traversent l’île d’ouest en est, et leur vol de retour depuis Maumere décolle dans 2 jours. Cela ne nous empêche pas de passer un super moment avec elles !

On rentre dormir dans nos bungalows respectifs lorsqu’on voit que Ricky manque de s’endormir assis, au point de basculer dans son feu de camp…

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