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Jours 238-239: Ceux qui contemplent les cratères colorés

Moni, Île de Florès, Indonésie.

Jour 238: jeudi 27 juin 2019

La nuit a été fraîche, nous avons dû ouvrir nos sacs de couchage pour éviter de geler sur place ! Nous ouvrons les yeux relativement tôt (il est 7h30), à cause des rayons de soleil qui traversent notre bungalow tout en bambou.

En attendant le petit-déj’, nous discutons avec Claire et Mégane. Ricky nous a préparé des pains indonésiens, ça ressemble à des boules de Berlin mais avec une pâte de riz et fourrés à la noix de coco râpée. C’est plutôt bon ! 🙂

Ricky nous accompagne les quatre au bord de la route pour tenter d’attraper un bemo en direction de nos destinations respectives. Très vite, les véhicules ralentissent à l’approche de notre place d’attente. Claire et Mégane ont la chance de monter en premier dans un bemo et c’est à ce moment-là que nos chemins se séparent… Il y a de fortes chances pour que nous nous revoyons en Suisse.

Quant à nous, les bemos sont tous pleins, et seul l’un d’entre eux dispose de deux places libres… sur le toit ! L’expérience aurait été inédite, mais pour des questions de sécurité évidentes, nous refusons poliment. 🙂 Voyant que nous n’avons pas de succès avec les bemos, Ricky décide d’arrêter les voitures de particuliers… Le tarif est plus cher, mais c’est soit ça, soit on y passe la journée ! Une voiture accepte de nous pousser jusqu’à notre prochaine étape : le village de Moni.

Assis sur les sièges arrières, nous faisons connaissance avec Mr André, le conducteur, et ses deux acolytes. Nous voyons défiler le paysage verdoyant de cette île, dont les virages sur la route sont aussi nombreux que les arbres ! Nous ne sommes heureusement pas sujets au mal de route, mais le fait que les autres passagers fument tout le long du trajet nous donne rapidement un mal de crâne, à Camille et moi…

Nous voilà à Moni, 44 kilomètres et 2 heures plus tard ! Première chose à faire : s’alimenter, se nourrir, manger, avaler, bouffer, dévorer, ingérer, bref, se faire exploser la panse ! Et c’est sur le Mopi’s Place que nous jetons notre dévolu : c’est le resto qui nous attire le plus… bon, c’est aussi le seul du village, donc pas vraiment d’autre choix. Il est tenu par une Australienne de Melbourne et les critiques au sujet de l’établissement sont bonnes, surtout pour le café ! 😉

Le bancomat le plus paumé du monde.

Une fois repus, nous ne faisons pas plus de dix mètres et nous dirigeons vers la première auberge présente : les tarifs sont plus élevés que ce à quoi nous sommes habitués à payer, on passe. On traverse la route pour se renseigner dans une deuxième auberge et finalement, le rapport qualité-prix est correct ici. L’établissement se nomme Hidaya Homestay, dans lequel nous héritons d’une chambre toute simple, avec un lit double, des WC et une douche d’eau chaude.

Trop chaude d’ailleurs, Camille en fera l’expérience en soirée… Elle a failli se brûler avec l’eau qui sortait du pommeau de douche en fumant ! Nous ne savions pas que le tarif de la chambre incluait un sauna secret. 🙂

Le temps de poser nos affaires dans la chambre, nous demandons un scooter à l’auberge et le gérant nous en propose un. C’est une vieille machine, sans rétroviseurs, le capot s’est fait la malle, l’un des phares arrière pendouille et nous pouvons découvrir l’anatomie du scoot’. Mateo, le gérant, nous informe qu’il démarre au kick, car l’allumeur dysfonctionne… Si ce n’est que ça, on se dit que pour une journée, ça fera l’affaire ! On lui demande des casques, figurez-vous qu’ils n’en ont pas. Nous ne sommes déjà pas très emballés par l’idée de conduire le plus vieux scooter de l’île, alors en plus le crâne à l’air, ça nous refroidit ! Nous acceptons quand même, la nuit tombe vite et c’est déjà le milieu de l’après-midi. A peine arrêtés plus loin, voilà que je n’arrive pas à redémarrer le scoot’, malgré une dizaine d’essais. Il aura fallu l’intervention d’un passant pour le démarrer grâce à son toucher magique 🙂 Camille était retournée à l’auberge demander de l’aide, en vain…

Après renseignements pris auprès d’autres voyageurs et auberges, des prix plus compétitifs pour la même prestation peuvent être trouvés ailleurs. Nous partons donc à la pêche aux informations afin de changer d’endroit pour notre 2ème nuit. On en profite pour demander si des scooters en meilleur état sont disponibles…

Nous tombons sur un homestay qui nous plaît : le tenancier, nous propose un scooter tout neuf avec le prix d’une chambre très correct. Adjugé, ce sera le Palm Bungalows pour une nuit, douche à l’eau froide par contre ! Nous pourrons même venir chercher le scooter plus tard dans la soirée pour l’avoir déjà demain matin tôt, et des casques sont fournis… Toujours sans rétroviseurs par contre : apparemment, ils ont oublié de les commander au garage. 🙂

Cette fois, nous pouvons aller visiter l’esprit soulagé les cascades qui se trouvent tout près du village. Nous y allons à pied d’ailleurs, car c’est à 2 kilomètres de Hidaya Homestay. Pour y arriver, il faut passer par une petite forêt, traverser le ruisseau sur un pont instable en bambou, puis enjamber quelques rochers. Au final, nous sommes devant cette cascade de moins de dix mètres de hauteur, plutôt jolie mais pas non plus transcendante ! L’envie de s’y baigner s’évapore d’ailleurs lorsque nous constatons les déchets traînant aux alentours… Quel dommage 🙁

Ce soir, nous retournons au Mopi’s Place pour manger, il y a de la musique live et l’ambiance est très agréable. A mon avis, tous les voyageurs (une bonne quinzaine tout au plus) sont ici, car nous en reconnaissons certains croisés plus tôt dans la journée…

Mention spéciale au groupe indonésien qui joue des reprises ce soir, leur accent nous fait tomber sous le charme lorsqu’ils chantent ‘Ziz the one’ de Robbie Williams 🙂

Jour 239: vendredi 28 juin 2019

Pas de ‘She’s the One’ au réveil, mais une autre chanson pour nous faire sortir du lit… Il est 4h15 et nous allons admirer le lever du soleil sur le volcan Kelimutu.

Nous avons sorti les gros habits et nos bonnets péruviens. Ils ne sont pas de trop lors du trajet en scooter pour atteindre le parking… Heureusement la route est en très bon état, mais il fait froid !

Nous entrons dans un parc national et ça se voit : le chemin est aménagé, des poubelles s’y trouvent par-ci par-là et les panneaux sont plus présents. La marche pour atteindre le point de vue nous prend une quinzaine de minutes. Très facile, celle-ci nous permet même d’apercevoir l’un des lacs malgré l’obscurité…

Les légendes locales racontent que les lacs du volcan Kelimutu sont la dernière demeure des âmes humaines. Chacune se voit assignée à un lac en fonction de son âge et de sa personnalité :

  • le lac Tiwu Ata Mbupu : là où l’âme des personnes âgées se dépose une fois décédé, il est de couleur bleu foncé ;
  • le lac Tiwu Nuwa Muri Koo Fai : là où l’âme des jeunes gens s’y trouve, il est de couleur vert-turquoise ;
  • le lac Tiwu Ata Polo : l’âme des sorciers et des vilains y sont déposées, il est à l’origine de couleur rouge mais est devenu noir avec les années.

Le soleil commence à se pointer et on découvre ses premiers rayons à l’horizon. Ça promet : au-dessus de la mer de nuage, le ciel est complètement dégagé !

Minute après minute, le soleil s’élève et commence à éclairer les lacs ; ceux-ci apparaissent sous nos yeux, dévoilant une couleur éclatante… Somptueux !

Nous contemplons ce spectacle durant une bonne heure et demie, le temps que les touristes présents partent avant nous pour profiter du lieu avec seulement quelques personnes autour.

Il n’est même pas 8h lorsque nous redescendons au parking. Nous retournons à l’auberge prendre notre petit-déjeuner et nous reposer avant de changer d’endroit… Puisque nous avons nos backpacks et qu’un seul scooter à disposition, je pars d’abord, mon sac sur le dos, jusqu’à Palm Bungalows, puis chercher Camille qui aura déjà avancé un bout de chemin dans cette direction.

A 11h30, nous sommes installés dans notre nouvelle auberge. Nous profitons d’être à l’ombre pour reprendre de l’énergie, juste à ne rien faire… Au même moment, Allison, une voyageuse française, arrive et nous prenons le temps de discuter avec elle. Elle voyage déjà depuis 8 mois avec son copain, mais ils ont décidé de voyager chacun de leur côté l’espace d’un mois…

Après un énième thé/café proposé par Robert (si si, ça ne s’invente pas), nous filons dans un warung au nord du village. Sans surprise, ce sera un mie goreng pour moi !

Cet après-midi, nous partons à la recherche de sources d’eau chaude. Il y en a en tout cas trois dans la région, et elles se trouvent dans un rayon de 10 kilomètres. On enfourche le scooter et c’est parti, la route est la même que celle empruntée ce matin pour monter au Kelimutu. De jour, nous réalisons à quel point les virages sont serrés 🙂

Nous nous rendons directement à la source la plus éloignée, mais impossible de la trouver. Il y a bien un panneau… qui ne mène nulle part ! La 2ème source est bien indiquée, elle se trouve à quelques mètres de la route… Sur place, on découvre un bassin naturel où des gosses locaux s’y baignent. Malheureusement, nous ne sommes pas tentés par la baignade, le ruisseau qui alimente le bassin étant jonché de déchets :-( Nous repartons en direction de la 3ème source, plus loin à l’entrée d’un village. Cette fois, c’est le prix qu’il faut payer pour pouvoir s’y baigner qui nous freine… Ici tout se paie ! Tant pis, nous nous doucherons à l’eau froide à l’auberge ce soir. 😉

Las d’avoir conduit pour rien, nous retournons au village à notre café préféré, le Mopi’s Place. Boire, lire et écrire sont les principales activités une fois sur place…

De retour à l’auberge, une douche bien gelée nous fait le plus grand bien. Plus tard, nous nous posons sur la terrasse du homestay  pour le souper : Robert et sa femme ont préparé un repas pour les clients, grâce à leur propre production bio, et aux produits locaux. 🙂 Nous continuons nos discussions avec Allison et comme elle fait le même itinéraire que nous à un jour près, nous convenons de nous retrouver lors de notre dernière étape sur Florès.

La repas se termine aux environs de 20h, brossage de dents et repos bien mérité après cette looooongue journée. Il est 1h 21h lorsque nos yeux se ferment…

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