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Jours 142-144: Ceux qui se requinquent chez les locaux

Namara, Wayalailai Island, Fidjis.

Jour 142: samedi 23 mars 2019

Ayant quitté l’île de Naviti et le Korovou Resort, nous avons environ une heure de ferry pour rejoindre notre prochain logement. Cette fois-ci on change de concept : on ne va pas vraiment à une auberge, mais chez une habitante du petit village de Namara !

Comme d’habitude, le grand ferry s’arrête au milieu de la baie et quelqu’un vient nous chercher en petit bateau à moteur pour nous amener sur le rivage. Un homme habillé en guerrier, son petit pagne de feuille de cocotier autour de la taille et sa lance en main, nous observe passer en bateau depuis le sommet d’un énorme rocher qui surplombe la baie. Une vision d’un autre monde… !

Arrivés sur la plage, on est accueillis par Manu, l’organisateur des séjours chez l’habitant, et par les enfants du village qui plongent dans l’eau à côté du bateau en nous lançant des « Bula ! Bula ! » avec un grand sourire. Nous sommes dirigés vers la maison de Lai et sa maman, âgée de plus de 80 ans, qui nous accueillent à bras ouverts avec le café de l’après-midi. On s’installe dans notre mini-chambre, dans sa maison en bois et en taule qui n’a pas de porte d’entrée, et des rideaux en guise de portes entre les différentes pièces… Pas de TV, pas d’ordi, pas de porte, pas de sonnette. La belle vie ! 😉

Notre hôte Lai 🙂

On patauge un moment dans l’eau juste devant la maison, puis on rentre se doucher. Le souper est servi extrêmement tôt ici, avant 19h. Ils vivent selon le rythme du soleil ! Il y a juste une petite génératrice d’électricité qui fonctionne aux panneaux solaires pour alimenter les quelques ampoules de la maison (qu’il faut installer le soir venu sur les poutres du salon).

A 21h, tout le monde est au lit. Une fois la vaisselle terminée, y’a plus grand chose à faire… Le stress de la « civilisation » ici, on ne connait pas !

Jour 143: dimanche 24 mars 2019

Oh mon dieu, quel déluge pendant la nuit. Déjà, une averse tropicale, c’est puissant, mais quand en plus ça tombe sur un toit en taule, je vous explique pas le bruit !!! Ça nous réveille à plusieurs reprises pendant la nuit, et on écoute attentivement pour se rendre compte de la force du vent… Pas forcément envie de vivre une alerte au cyclone, même si ce serait pour sûr une expérience inoubliable. 😉

Il y a très peu de vent (ouf !), mais le déluge continue une bonne partie de la journée ! En plus on est dimanche, et le dimanche, il ne se passe rien de rien. Mais vraiment rien. Les habitants du village vont à la messe à 10h, et c’est tout. Lecture, discussion dans le fauteuil avec un voisin qui rend visite… A 11h06, on entend une noix de coco tomber par terre juste à côté de la maison. Pour le dîner, nous aurons donc du poisson au lait de coco. 🙂

On passe la journée dans le fauteuil ou autour de la table à lire, écrire dans le journal, coudre les petits drapeaux sur les sacs, écrire des articles de blog hors-ligne… Enfin, jusqu’à ce que l’ordi n’ait plus de batterie, car pour le recharger il faudrait utiliser la génératrice branchée aux panneaux solaires, mais y’a pas de soleil. Pas grave, à la place on fait une petite sieste… Fiji time puissance mille !

La journée s’écoule comme ça, rythmée par les repas que nous sert Lai, qui se révèle être une excellente cuisinière. Le highlight de la journée en terme d’activité sportive survient vers 16h30, lorsque nous tentons une sortie pour aller jusqu’au resort voisin acheter un tube de crème solaire. (Peut-on vraiment sortir d’une maison qui n’a pas de porte ? A méditer…)

Le souper est prêt à… 17h45. Quand on vous dit qu’il ne se passe rien le dimanche ! Et dire qu’à cette heure-là en Amérique du Sud, on finissait parfois tout juste le repas de « midi »… Du coup, on bat notre record de l’heure à laquelle on se met au lit : même pas 19h. Wow… On joue même au jeu des devinettes pour passer le temps en attendant d’être fatigués. 😉

Jour 144: lundi 25 mars 2019

Zut, il a à nouveau plu toute la nuit et la météo ne s’est pas arrangée au petit matin ! On avait mis le réveil pour aller voir le lever du soleil sur la plage mais avec les trombes d’eau qui tombent, on reste au lit jusqu’à 6h30… (grasse mat’ !)

On finit par se lever car il me pleut sur les pieds (la maison n’est pas très bien isolée), et ce n’est pas très agréable. Après le petit-déj’, on décide de partir quand même au large pour l’activité du matin. Même s’il pleut, il ne fait pas du tout froid et quitte à être mouillés, autant être mouillés en étant actifs ! 😉

Manu vient nous chercher et nous amène vers Ben et Jack, qui seront respectivement notre capitaine et notre guide pour l’activité ce matin. Flo, Alice et Sarah, qui sont arrivées hier dans l’après-midi au village, se joignent à nous. On est tout excités et en même temps on n’en mène pas large, parce qu’on ne va pas nager avec n’importe qui…

Il nous faut un bon moment pour atteindre le récif voulu, au large du village de Namara. La traversée en bateau ressemble à une montagne russe car on va vite, et la mer est plus agitée qu’à l’ordinaire ! Heureusement, le temps s’est un peu amélioré : toujours nuageux, mais il ne pleut presque plus.

Ça y est, on y est… Flo pousse un cri et se met en position foetale : elle a aperçu un requin nager juste à côté du bateau ! Eh oui, on va nager avec eux… No panic, ce sont des requins de récif, qui n’attaquent pas l’humain et ne font « que » 1 – 1.50 mètres de long. Il n’empêche, c’est pas évident de passer la barrière psychologique du mot « requin » !

Jack se jette à l’eau et on prend notre temps pour mettre nos palmes, notre masque et notre tuba. On s’assied au bord du bateau, pas franchement pressés de se mettre à l’eau… Flo, Alice, Sarah et moi avons peur de se faire manger une jambe, tandis que Chris a peur que l’eau soit trop froide. Chacun ses priorités.

Jack a beaucoup de patience, car on lui demande chacune à notre tour de nous tenir la main et on s’agrippe à lui. Il doit avoir l’habitude ! 😉 Après 2 minutes, il nous laisse nous agripper les unes aux autres et plonge au fond du récif pour aller déposer un demi-poisson sur un rocher afin d’attirer les requins. En voilà 1, 2… une bonne dizaine ! WOW !!! Ils ne sont effectivement pas gigantesques, mais c’est vraiment très impressionnant de les voir nager si près de nous !!!!!

L’eau est ultra-claire et le récif recouvert de coraux, cette fois-ci, est splendide, probablement parce qu’on est au large de l’île… C’est absolument génial. Les 10 premières minutes passées, je me rends compte qu’il n’y a effectivement aucun danger (ben oui, évidemment), et je lâche Sarah. Les requins passent juste sous nos jambes, nous tournent autour… C’est dingue ! Je ne vois pas le temps passer et tente d’en poursuivre quelques uns pour les avoir en photos et vidéos.

Quelle expérience !!!! Trop contente d’avoir osé sauter, malgré l’appréhension des premières minutes. 🙂 🙂 🙂

Flo, moi, Sarah, Alice, contentes d’avoir survécu, et Chris, content de ne pas avoir eu froid !

Je ne sais pas combien de temps on passe dans l’eau, peut-être une heure, on perd un peu la notion du temps quand on est en mer… Retour au bateau, et on file vers le village de Namara. Il recommence à pleuvoir assez fort, mais le temps que l’on prenne une bonne douche pour enlever tout le sel, le soleil fait son apparition. Waouh, ça fait du bien ! Tout à coup, le village s’éveille et toutes les femmes sortent faire leur lessive et étendre le linge… On passe un moment avec Lai et Mama « chez nous » à lire, écrire, et dessiner, puis on mange le dîner à midi pile. Qui a dit que les Fidjiens étaient toujours en retard ? 😉

En début d’après-midi, on passe un moment sur la terrasse chez Manu avec les 3 Anglaises et A-J, le petit-fils de Manu qui doit avoir 4 ou 5 ans et nous fait l’honneur d’une magnifique oeuvre d’art dans notre carnet de voyage.

De retour « à la maison », on discute avec Lai avant le départ. Elle nous explique quelques traditions du peuple fidjien ; ça nous semble archaïque et patriarcal, avec cette histoire de « dot » que la famille du marié doit donner à la famille de là future épouse ! En retour, la mère de la mariée doit organiser le mariage de A à Z, et fournir tout le mobilier de la maison du futur couple. Lai est contente, elle a eu 4 filles et un garçon, et a passé « l’épreuve » des 4 premiers mariages. Elle espère que son fils trouvera une fille étrangère, pour ne pas avoir à rassembler de « dot » !

A 15h, Lai nous accompagne sur la plage et on embarque dans le petit bateau à moteur qui doit nous conduire jusqu’au ferry. Une embrassade pour dire au revoir à Lai et la remercier pour l’accueil, très belle expérience chez une vraie fidjienne des îles. Pendant ce temps, Ben et Jack peinent à démarrer le moteur, ce qui déclenche les hurlements de rire des femmes du village qui se sont rassemblées sur la plage !

Arrivés sur le ferry, on paie notre traversée et on s’installe pour les 2 heures de route vers Denarau, le port de Nadi. La nuit tombe doucement et il pleut à nouveau quand on débarque sur les quais de l’île principale. On récupère nos bagages et on erre à la recherche d’un bancomat, car on est à cours de cash pour se payer un transport vers l’auberge Tropics. Heureusement, un gentil monsieur vient nous dire que la compagnie de ferry organise des transferts gratuits vers toutes les auberges de Nadi. Magnifique 🙂 Trentre minutes plus tard, nous voilà de retour au Tropics of Capricorn, où on avait passé la première nuit en arrivant aux Fidjis. On n’a pas de réservation, faute de wifi dans les îles, mais c’est pas grave, y’a de la place pour nous. Vive la basse saison ! 😉

Le temps de s’installer, Meke nous invite pour la cérémonie du kava dans la salle commune de l’auberge. Le kava est la boisson de bienvenue typique des Fidjis, obtenue en rapant la tubercule séchée d’une certaine plante dont je ne me rappelle pas le nom. Meke prépare ça dans un grand bol en bois et nous explique cette tradition d’accueil… On dit que tant que tu n’as pas participé à une cérémonie du kava, tu n’as pas vraiment atterri aux Fidjis. Nous voilà donc officiellement arrivés, après une semaine en terres fidjiennes ! 😉

Normalement, l’invité doit apporter un petit cadeau (le sevusevu) à ses hôtes et échange de la cérémonie du kava, mais dans les auberges, le personnel la pratique sans le cadeau, sinon ils en auraient beaucoup trop. 😉 Avant de recevoir le verre de kava, un bol en noix de coco, il faut frapper une fois dans les mains pour signifier qu’on en veut, dire « Bula to everyone ! », boire cul-sec, puis frapper 4 fois dans ses mains après avoir rendu le bol à celui qui préside la cérémonie. Tout un rituel ! 🙂 Cette boisson a un goût terreux et ce n’est pas spécialement bon, mais le contexte est sympa. Le kava a des propriétés relaxantes, et il parait que si on en boit trop, on devient tout engourdi… Selon l’adage fidjien, cette boisson permet de « dormir comme un bébé, ronfler comme un porc et se réveiller comme une grand-mère. » Charmant 🙂

On passe ensuite la soirée au Bamboo, une auberge à 50 mètres de la nôtre, qui a une carte plus variée que le resto du Tropics. Dodo après avoir défini nos plans pour demain matin…

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