Kawah Ijen, Île de Java, Indonésie.
Jour 208: mardi 28 mai 2019
Une autre journée de transport ! C’est fou comme les distances peuvent être longues ici… Enfin non, pas « longues » en soi, mais la vitesse moyenne est tellement lente que faire 200 kilomètres nous prendra la journée !
Au final, on se retrouve avec une voiture privée à la place du minibus réservé hier. Le gérant de l’auberge a eu plus de réservations que ce qu’il pensait et vu nos bagages (et ceux des autres), rentrer à 14 dans un minibus pour 15, ça ne va pas être possible ! 😉 Ce n’est pas plus mal, et on est contents d’avoir notre véhicule privé. On doit juste promettre au gérant de donner un pourboire à notre chauffeur… pour les cigarettes ! Ça fait mal aux « principes », mais ici cela se fait comme ça. Il faut dire que les Javanais fument tellement que ça doit leur coûter un bras… C’est d’ailleurs choquant de voir des gamins de 12-13 ans la clope au bec, ainsi que les publicités omniprésentes des marques de cigarettes, ornées de logos style « Never quit »… !!
Bref, du coup, départ de l’auberge à midi, après un tour en ville pour un petit-déjeuner à l’œuf. Difficile de trouver du pain et de la confiture dans une ville pas vraiment touristique ! Heureusement, on a trouvé des omelettes, ce qui nous évite le défi du nasi goreng de bon matin. 😉
Le temps passe, les pubs pour les cigarettes défilent, mais le compteur de kilomètres semble monter avec une indescriptible lenteur… Et c’est loin d’être reposant : et vas-y que j’accélère subitement pour doubler un bus alors qu’il n’y a aucune visibilité, et vas-y que je freine parce que 3 scooters arrivent de front, dont l’un de 2 mètres d’envergure en raison du chargement de cannes à sucre, et vas-y que je tente de doubler un camion qui lui-même est en train de doubler un scooter… On reste subjugués devant la fluidité du trafic malgré les conditions. Le tout avec le sourire et quasiment sans coups de klaxons !
Petite pause vers 14h pour que notre chauffeur puisse manger un bol de riz, et c’est reparti. La voiture a beau être plutôt confortable, ça commence vraiment à être long…
Il est 17h45 et il fait nuit noire lorsqu’on arrive à notre auberge, crevés de n’avoir rien fait. Heureusement, il y avait la clim’… ce qui n’est pas le cas de notre auberge pour cette nuit ! Oups. Mon papa regarde le ventilateur d’un air implorant, et c’est à ce moment là qu’on entend le son de l’appel à la prière incroyablement puissant. Tellement puissant qu’il doit venir de très près… Eh oui, notre auberge jouxte une mosquée, et les imams ont l’air en pleine forme ! Re-oups. La nuit va être bonne…
On ressort manger vers le centre-ville, une alignée de petits bouis-bouis locaux, et on atterrit chez une petite dame qui nous fait une soupe de poulet et du riz. Très bon, et encore une fois, personne ne sera malade malgré l’absence de coca. Ouf ! 😉
Retour à l’auberge où un homme en pause-prière devant la mosquée nous offre des beignets de banane. Tellement gentil 🙂 On déguste notre dessert et dodo sans tarder… Enfin, « dodo », c’est vite dit : la prière dure déjà depuis 2 bonnes heures et les imams ont l’air toujours bien frais… Ce doit être l’effet des beignets !
Jour 209: mercredi 29 mai 2019
Toc toc toc à la porte de notre chambre… « Ijen ! » nous dit le gérant ! Oui, oui, on sait qu’on va à l’Ijen, mais on a dit qu’on partait à 1h du mat’ et là il est… Minuit 5 ! Merci d’avoir gâché le peu de sommeil qu’on avait réussi à trouver… Enfin, on somnole encore une bonne demi-heure et on finit par se lever pour aller retrouver notre chauffeur, la tête dans le c**. Les imams semblent s’être calmés ; ils récupèrent probablement avant la prochaine prière qui ne devrait pas tarder… Chris a fait sauter les plombs en voulait mettre l’ordinateur à charger avant de partir, mais heureusement, on apprendra plus tard que cela n’a pas affecté le fonctionnement du ventilateur dans la chambre de mes parents. Ouf ! 😉
On a une heure de route ultra cabossée jusqu’au départ du trek. Notre chauffeur nous dépose au parking à l’entrée du parc national, et on commence à marcher vers 2h15 du mat’, lampes frontales en place… On refuse les offres de masque à gaz proposés par des petits messieurs qui vendent aussi des bonnets, car on a lu et entendu que ce n’était pas nécessaire si l’on ne descendait pas dans le cratère. Même chose avec les offres de guide jusqu’au sommet, car le chemin est très bien tracé jusqu’au bord du cratère, impossible de se perdre, même dans la nuit !
Au niveau de l’effort physique, cette montée dépasse largement celle du Bromo. Ça grimpe raide !!! Quasiment 500 mètres de dénivelé positif en 3 kilomètres, ça fait une sacrée montée… Et encore, nous ne devons traîner que nos pieds, ce qui n’est pas le cas des « travailleurs de la nuit », des locaux qui montent jusqu’au cratère en tirant à bout de bras des charrettes dans lesquelles sont installés un ou 2 touristes à bout de souffle… ou en tongs (véridique ; ils sont fous ces Chinois !)
On met une heure et quart pour arriver au premier point de vue, qui surplombe une bonne partie du cratère. L’odeur de soufre est bien présente, mais on ne verra malheureusement pas les flammes bleutées qui étaient la raison du réveil à une heure du matin. Ou alors il faudrait s’approcher plus près du fond du cratère, chose qui ne nous tente pas vraiment vu les vapeurs de soufre qui s’en dégagent…
Bon. Il est 3h30 et on a encore 2 heures à attendre avant le lever du soleil. On est moites de transpiration à cause de la montée et il doit faire moins de 10 degrés… Que fait-on ? On tente de se réchauffer en observant avec stupéfaction le spectacle des lampes de poche au fond du cratère. Ce ne sont pas les touristes, mais bien les mineurs de soufre ! Olalah les conditions de travail qu’ils doivent avoir, pour probablement un salaire de misère… En plein dans les vapeurs de soufre, toute la nuit et je ne sais combien d’heures en journée, à tailler des gros blocs de soufre pour ensuite les remonter sur la pente du cratère dans des gros paniers posés sur leurs épaules… Je ne donne pas cher de leur espérance de vie ! 🙁
On profite d’un guide qui emmène son groupe au deuxième point de vue pour les suivre, car cette partie du chemin est un peu moins facile à distinguer dans la nuit. On ne voudrait pas tomber dans le cratère ! 😉 Encore une petite demi-heure de montée moins raide que la première, et on arrive au deuxième sommet, qui a une vue dégagée à l’est, permettant d’observer le lever du soleil. Les guides ont eu la bonne idée d’allumer des feux de camp, et on se glisse incognito dans un groupe pour se réchauffer du mieux qu’on peut. Ça fait du bien !
Vers 5h du mat’, le ciel commence vraiment à s’éclaircir…
Les nuages nous empêchent de voir un superbe lever de soleil. Par contre, les couleurs et le panorama qui se révèlent derrière nous sont à couper le souffle !! Le lac du cratère Ijen est d’un bleu-vert éclatant, et on voit bien la colonne de fumée soufrée qui s’échappe du bord du lac, là où les travailleurs s’échinent à tailler des blocs jaunes. En plus, les rayons du soleil éclairent le haut des 2 volcans derrière l’Ijen… Ça en jette tellement, on est éblouis par la beauté du paysage !!!
On reste un bon moment à observer ces merveilles de la nature, puis on entame la descente, en repassant par le premier point de vue, où les porteurs de soufre ont acheminé une partie des blocs. Le brouillard s’est levé et enveloppe les sommets alentours…
On retrouve notre chauffeur au parking de l’entrée vers 7h30. Le brouillard est resté accroché sur les sommets, et il fait grand ciel bleu (et chaud !) en bas de la montagne. 🙂
Malgré l’état de la route qui nous fait faire des montagnes russes, on dort presque tout le trajet, la tête qui balance dans tous les sens. Deux petites heures de sommeil entrecoupées de réveils et un bon trek, ça fatigue !
Mes parents sont levés, affamés et prêts à partir lorsqu’on arrive à notre auberge. On boucle les sacs, on vérifie la réservation pour le prochain hôtel, et c’est parti ! Notre chauffeur nous conduit à l’arrêt de bus juste à côté du terminal du ferry. Achat du billet, petites courses pour le déjeuner, et on s’installe dans le bus. Puis on attend. Et on attend. Je précise qu’il fait probablement 35 degrés, humide, et que le bus n’a pas de clim’…
Enfin, le chauffeur démarre le moteur et en 5 minutes, nous voilà garés dans les cales du ferry qui n’attendait que nous pour démarrer. Heureusement, on peut monter sur le pont du bateau, afin de profiter de l’air marin pendant les 30 minutes que dure la traversée entre les deux îles indonésiennes… Adieu Java, bonjour Bali ! 🙂
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