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Jours 223-226: Ceux qui découvrent une pépite (encore) authentique – Partie 2

Île de Nusa Penida (Bali), Indonésie.

Jour 223: mercredi 12 juin 2019

Cette nuit, la porte coulissante de notre bungalow n’a pas arrêté de trembler à cause du vent. En prenant le petit-déj’, le vent n’a d’ailleurs toujours pas faibli… Le ciel est partiellement couvert ce matin, alors on traîne un peu à l’auberge et on en profite pour prendre des infos sur internet pour la suite ! Dans quelques jours on décolle en direction de Singapour, mais après ça…

Aujourd’hui, on veut aller voir Kelingking Beach, LA plage de Nusa Penida qui nous a fait choisir cette île. Et d’ici quelques minutes vous saurez pourquoi cette journée nous a tant marqué !

La route pour s’y rendre passe par des paysages verdoyants, déserts de touristes, et des petits villages authentiques. En plus de cela, elle est bien entretenue…

… jusqu’à un certain point, parce qu’ensuite elle est complètement défoncée et nous devons ralentir à plusieurs endroits. Camille doit même descendre du scooter une ou deux fois pour que je puisse assurer la traversée de certains chemins ! Ce ne sont plus des nids de poule mais de ptérosaures carrément… 🙂

Afin d’éviter de payer le stationnement, ainsi qu’une fausse entrée au site, nous nous parquons un peu plus loin sur le chemin. De là, nous avons notre premier aperçu de la falaise ; derrière celle-ci se trouve la fameuse plage… Le panorama est déjà splendide et le ciel bien dégagé !

Le site est bien entendu très touristique, des dizaines de voitures et des centaines de scooters garnissent le parking. Il est tellement rempli qu’on dirait que tous les véhicules de l’île sont entassés dans cet espace !

Nous retrouvons notre famille voyageuse, Yann, Juju, Ehowyn & Juno. Derrière nous se trouve la fameuse plage et on peut vite s’apercevoir de l’attrait que ça a, des centaines de gens sont agglutinés contre la barrière en tentant de prendre des selfies avec la plage en arrière-plan. Nous nous déplaçons un peu plus loin et là, mesdames, messieurs, nos mâchoires se détachent… Nos yeux sont subjugués par ce paysage, certainement une des plus belles images de ce tour du monde. Notre spot nous permet de voir la plage dans son intégralité et ça fait rêver : falaise à pic, petite crique de sable doré et mer turquoise comme paysage !

Yann, Juju & Cie ont décidé de poursuivre la visite de l’île aujourd’hui, tandis que nous voulons voir la plage de près et pour cela, nous avons mis nos chaussures de marche. La descente est réputée difficile…

Le terme choisi est faible : un mot entre ‘impraticable’ et ‘extrêmement dangereux’ qualifierait mieux ce sentier, si on peut appeler ça un sentier !!! Ce dernier, suffisamment large juste pour poser deux pieds côte-à-côte, est à flanc de falaise, la pente est quasiment à la verticale et seuls des troncs en bois font office de barrière… C’est pire qu’une via ferrata, mais là nous sommes sans assurage et il faut carrément se coller au flanc lorsqu’on croise des gens qui montent ! C’est presque de l’inconscience de rendre accessible la descente à n’importe qui : des touristes, la plupart d’ailleurs en tongs, clairement pas équipés pour une telle descente…

Arrivés à mi-parcours, on se dit que le plus dur est derrière nous… Sauf que nous n’avions pas vu que le sentier rentre dans la falaise pour descendre de manière plus verticale sur la plage ! N’en pouvant plus, Camille éclate en sanglots, tétanisée par le vertige. Il y a de quoi ! Nous voyons à plusieurs reprises des personnes bloquées par la peur et avançant pas à pas… Nous faisons pareil, Camille se fige par moments et je peux difficilement la rassurer ou la prendre sur moi ! Je tente de la motiver à aller jusqu’au bout, nous sommes allés trop loin pour faire demi-tour maintenant. Elle se ressaisit et on continue la descente à son rythme, un pied après l’autre, en s’accrochant à tout ce qu’on peut, un rocher, une racine ou encore à la barrière lorsqu’il y en a !

Nous avons effectué la descente en un peu plus d’une heure, non sans mal, mais nous voilà sur la plage. La vue nous fait oublier le moment pénible que nous venons de vivre ; la plage est paradisiaque et nous ne sommes qu’une trentaine de personnes à en profiter… Evidemment, la descente refroidit les touristes peu téméraires. L’eau est turquoise, mais le courant est incroyablement puissant ! Nous nous y baignons que jusqu’à hauteur des genoux, il ne faudrait pas être pris dans les vagues qui happent tout sur leur passage…

Il est temps de remonter et ce ne sera pas de tout repos. Camille a moins d’appréhension à la montée et je la sens plus sûre d’elle. Et pour ne pas rendre la montée trop facile, nous sommes totalement exposés au soleil, c’est une fournaise avec la chaleur qui se dégage de la roche ! Notre bouteille d’eau se retrouve rapidement vide 🙁 Il va falloir faire sans ! Nous entamons une session de grimpe cette fois, sans corde ni assurage… Et c’est vraiment ça, à chaque pas nous cherchons une prise pour nos pieds et nos mains !

Au bout d’une heure, nous arrivons pleins de poussière, trempés par la sueur, nos visages recouverts de terre… Avec tous ces efforts, nous n’avons même pas pensé à prendre une seule photo pendant la descente et la montée, nous étions trop concentrés sur nos pas.

On reprend des forces dans le petit bar en haut de la falaise, conscient d’avoir dépassé nos limites. Camille est fière d’avoir pu surmonter son vertige, et je la comprends ! Il y a quelques années, moi-même je n’aurai pas osé descendre ce sentier, mais on l’a fait et ça valait clairement la peine. 🙂

Il est déjà 15h30 et nous voulons encore aller voir des cascades, mais cette fois c’est l’état de la route qui nous empêche d’aller jusqu’au bout ! Le chemin par lequel nous devons passer est complètement défoncé et en plus de ça, très pentu. Je ne me sens pas de conduire le scooter, alors on fait demi-tour et on retourne à l’auberge.

Un arrêt dans un petit resto pour notre Mie Goreng quotidien et retour à l’auberge pour une douche plus que nécessaire ! Epuisés par les émotions, ce soir on reste tranquille à l’auberge… Cette journée sera l’un des souvenirs les plus marquants de notre voyage jusqu’ici, et maintenant vous savez pourquoi. 🙂

Jour 224: jeudi 13 juin 2019

On se réveille avec quelques courbatures, la session de via ferrata/grimpe/alpinisme d’hier nous aura également marqué physiquement. 🙂

Ce matin, on veut absolument finaliser l’organisation de la suite du voyage… Et on se renseigne auprès des autorités officielles pour les visas ad hoc. La nana de l’ambassade suisse au téléphone n’est pas très sûre de ses réponses, alors on croise les doigts pour que nous n’ayons pas de problème au départ de Singapour !

En fin de matinée, nous nous rendons aux cascades de Peyunangan. Nous avons donné rendez-vous à Yann, Juju & Cie pour profiter des bains ensemble.

La cascade se trouve au bas d’une falaise et cette fois, une passerelle a été aménagée pour la grande descente. La passerelle et les escaliers sont en bon état, mais il faut parfois faire des pas de géants entre les marches, car dessous c’est le vide et la pente est, sans surprise, très raide… La famille voyageuse, n’est pas encore là, on décide donc d’entamer la descente. Camille doit descendre en arrière, et à nouveau se contrôler pour ne pas se figer à la descente. Elle se vide de son énergie à chaque pas ! Heureusement, le fait de pouvoir s’accrocher à la barrière la rassure partiellement.

Arrivés en bas, on réalise que ce ne sont pas des cascades à proprement parler, mais plutôt de l’eau qui ruisselle sur les rochers et des ‘bassins’ ont été aménagés pour que les visiteurs puissent s’y baigner. On se retrouve sous la falaise, dans ces bassins en roche avec une vue sur la mer déchaînée ! La houle de 3-4 mètres de haut provoque un grondement assourdissant à chaque fois qu’elle s’éclate contre la paroi rocheuse… Quelle vue incroyable et quel bruit, on est obligés de crier pour se parler !

Alors que l’on s’apprête à remonter, Yann, Juju & Cie arrivent à la cascade, du coup on décide de prolonger le barbotage dans les bassins ! En tout, on sera resté une bonne heure et demie. 🙂 Et bien sûr, on a faim après ça !

Le gérant qui voulait absolument faire de la pub pour son warung…

C’est notre dernier repas tous ensemble, demain la famille voyageuse repart sur l’île de Bali alors que nous restons un jour de plus à Nusa Penida. Et comme nous ne sommes pas sûrs de nous revoir là-bas, nous nous séparons ici après ce repas ! Nous nous sommes habitués les uns aux autres, et la séparation provoque un petit pincement au cœur… A bientôt les amis !!

Après le resto, nous rentrons à l’auberge réserver nos billets d’avions. Cette fois nous savons quelle sera notre prochaine étape après Singapour, et on se réjouit ! 🙂

Jour 225: vendredi 14 juin 2019

Ce matin, en plus du vent, il semble que la pluie ait fait son apparition, et le ciel est tout gris ! On doit revoir nos plans pour la journée, car aller à la plage par ce temps, bof bof ! Une petite tentative de déjeuner sur la terrasse de l’auberge confirme nos doutes, la pluie est bien présente et le vent la fait tomber en diagonale… Les gérants de notre auberge nous proposent d’amener le petit-déj’ dans notre chambre. Vraiment adorables 🙂

Il n’y a rien d’autre à faire que de geeker pendant toute la matinée… Ça tombe bien, on veut mettre à jour le blog et préparer les prochains articles ! Il est presque 13h30 lorsque notre estomac commence à crier famine…

Lors de notre escapade vers la côte pour trouver un resto, on constate que les nuages gris s’accrochent aux sommets des montagnes de Nusa Penida, là où nous sommes logés ! Nous retournons donc à l’auberge après le dîner pour rechercher nos maillots de bain et nous rendre à ce fameux bar que nous n’avons pas réussi à trouver il y a quelques jours…

Avant d’arriver au bar, nous avons un petit incident avec le scooter… Les routes pouvant changer d’un mètre à l’autre, je ralentis lorsque je vois que le chemin se transforme en sentier cabossé. Malgré cela, nous roulons sur une pierre instable qui fait basculer le scooter ! Heureusement, Camille a eu le réflexe de se mettre sur ses pieds avant que le scoot’ ne touche le sol… Ma cheville se retrouve pliée sous le poids de celui-ci le temps que je le redresse, une dizaine de secondes plus tard. Par chance, nous avions mis nos chaussures de marche cet après-midi, ce qui a évité des blessures sans doute plus graves… Je m’en sors qu’avec quelques éraflures au genou et sur le tibia, bien entendu, le même qui avait pris cher en tombant dans le trou du trottoir il y a quelques jours !

Bref, nous voilà arrivés au Amok Bar. Celui-ci est tenu par un Français et l’emplacement est réputé être idéal pour les couchers de soleil ! Et effectivement, c’est le cas, sauf qu’aujourd’hui les nuages ont caché le soleil, mais nous avons tout de même pu apprécier les couleurs du ciel… Le bar comporte des transats, une piscine avec vue sur l’océan et sur Nusa Lembogan, des bungalows et un espace lounge, vraiment très sympa, mais bien sûr avec des tarifs au-dessus de la moyenne ! Le service occidental se paie cher ici…

Nous retournons à notre auberge, située à 45 minutes du Amok Bar, dans le noir de la nuit tombée. C’est notre dernière soirée ici à Nusa Penida… Demain nous continuons à visiter l’île de Bali !

Jour 226: samedi 15 juin 2019

Il fait beau, il fait chaud, une journée telle qu’on les aime. 🙂 Nous prenons notre dernier petit-déj’ en terrasse, profitant encore de la vue depuis ici !

Nos sacs prêts, on dit au revoir à Putu, tandis que Rustu nous accompagne jusqu’au port. Il nous dépose au guichet, où nous achetons nos billets à destination de Padangbai, un port situé à l’est de l’île de Bali. Aucun stress, le ferry est censé partir à 10h30, mais à 11h nous sommes toujours à quai ! ‘Bali time’ 🙂

Le trajet dure 1 heure, mais nous passons 2 heures au total dans le ferry… La faute au manque de place dans le port pour débarquer ! Notre nouvelle auberge, le Pondok Mimba, se trouve à 1.5 km du port et on décide de s’y rendre à pied avec nos sacs sur le dos ; le soleil nous brûle la peau !

Le gérant de l’auberge nous accueille bien, il est très aimable et nous renseigne sur les possibilités de louer un scooter et laisser nos sacs si on souhaite faire une excursion. On dépose nos sacs dans notre chambre et nous partons à l’assaut d’un warung un peu plus haut dans la rue… On se régale et le Mie Goreng est très bon !

De retour à l’auberge, nous consacrons le restant de l’après-midi à rédiger des articles et faire la sauvegarde des différentes photos de ces quelques jours à Nusa Penida… Cette île nous a beaucoup plu, de par son authenticité, ses gens et ses plages paradisiaques ! Nous garderons un souvenir impérissable de ses trottoirs et routes complètement défoncées par endroits et mes jambes resteront marquées à vie par la belle Nusa Penida. Malheureusement, d’après des discussions avec des gens bien établis, la situation risque de changer d’ici quelque temps… Le tourisme de masse commence à s’intéresser à ce petit bijou et Kelingking Beach est l’exemple parfait de ce que ça risque de créer : des touristes inconscients qui font appel à des guides cupides, dont le seul but est de ramener le plus de touristes possibles, engendrant davantage de pollution, sur une île très limitée en taille et déjà considérablement envahie par les déchets. 🙁 C’est triste et un sentiment d’impuissance nous emporte ! Le jour où nous reviendrons sur cette île, il y a de fortes chances qu’on ne la reconnaisse plus… Selon le tenancier de la première école de plongée de l’île, également gérant du Amok Bar, le développement de Nusa Penida est effarant : en 18 mois, ce ne sont pas moins de 18 écoles de plongée et 250 hôtels qui ont vu le jour sur cette petite île de 15-20 km de diamètre… et 2’000 voitures importées, sur des routes défoncées et trop étroites pour permettre le passage de 2 véhicules ! Nusa Penida va devenir en peu de temps un 2ème Bali… et ce n’est qu’une question de mois. 🙁

Nous passons une soirée tranquille dans le petit warung Harmoni, à 2 pas de notre auberge de Padangbai…

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