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Jours 188-191: Ceux qui racontent leur odyssée en PapyVan – Episode 11

Tom Price, Australie.

Jour 188: mercredi 8 mai 2019

Réveil avec la lumière du jour et la chaleur qui monte… On déjeune avec Marie et Louis dans PapyVan pour éviter les mouches, puis on gère un petit moment en attendant 9h, que les bureaux du parc national ouvrent. Appel à l’office du tourisme de Karijini pour demander l’état de la route : toujours fermée, et demain aussi probablement ! Il faut se rendre à l’évidence : on va devoir faire une croix sur Hancock Gorge… Pas grave, ce qu’on a vu de Karijini était déjà spectaculaire !! Et puis… on reviendra 😉

C’est le moment des au revoir ! Marie et Louis reprennent la route vers Port Hedland, en direction de Darwin, tandis que nous voulons repasser par Tom Price afin de profiter des avantages de la civilisation avant la loooooongue route vers le sud qui nous attend… Snif, on se reverra en Suisse ou en Belgique ! 🙂

Une demi-heure plus tard, on est de retour à Tom Price. Et c’est là que Chris fait la découverte du siècle : on n’avait pas de problème de batterie en fait, c’est juste que sans le vouloir, on a éteint l’interrupteur ! Il est situé à l’extrémité de la banquette arrière et normalement nos pieds ne touchent jamais cet endroit quand on n’est que deux ; mais avec les repas partagés dans PapyVan avec Marie et Louis, on a dû toucher l’interrupteur avec nos pieds sans le remarquer… Youpie, génial ! Quelle bonne nouvelle, pas besoin de payer un emplacement avec électricité dans un camping. 🙂

Une bonne partie de la journée est passée à faire du « housekeeping » ! On passe au supermarché pour remplir le frigo et les placards, on remplit nos réserves d’eau potable, on pique-nique, on fait la vaisselle, je fais même une petite lessive en plein air, on fait le plein d’essence, on tente d’enlever la poussière rouge qui s’infiltre partout mais c’est peine perdue… et bien sûr, on profite un peu du wifi de la ville. Sans oublier le moment divin : la douche !!! C’est fou comme on se sent légers après une bonne douche. 😉

A 15h, c’est parti !! Je prends le volant pour les premiers kilomètres de la route interminable à travers l’outback australien… On a plus ou moins 1’800 km devant nous avant d’arriver à Espérance, sur la côte sud du pays. On devrait retrouver la civilisation d’ici samedi, on l’espère… 😉 En chemin, on devrait perdre une bonne quinzaine de degrés et surtout, surtout, SURTOUT, laisser les chiant’flies derrière nous !!!!

On retraverse le parc national de Karijini… Pas le choix, la seule route de la région passe par le village de Newman, à l’extrémité est du parc. Malgré la longue route à venir, on commence doucement : aujourd’hui, on ne roule que 150 kilomètres. On a repéré une aire de repos avec toilettes à une centaine de bornes avant Newman ; adjugé pour ce soir !

Il est 17h lorsqu’on y arrive. On geek un moment, puis préparation du souper, et on est au lit avec les poules…

Newman, Australie.

Jour 189: jeudi 9 mai 2019

Réveil et p’tit-dèj’ sans tarder, la route devant nous est encore longue !

Après une petite heure au volant, on arrive dans le village de Newman, au milieu du désert. On s’arrête à la dump station, repérée hier sur Wikicamps,  pour vider nos toilettes. Oh, Joie, Bonheur ! Heureusement qu’il y a du vent, parce que ça veut dire qu’il y a moins de mouches ; s’il y a bien un endroit où les mouches me dégoûtent encore plus que d’habitude, c’est vers les dump stations

On passe aussi au centre d’art aborigène qui expose les peintures des artistes locaux. Bien que cela soit intéressant, ce n’est pas vraiment la raison de notre visite : on voudrait trouver un didgeridoo ! Mais la nana de l’exposition nous explique que dans l’ouest du pays, on va avoir un peu de peine à trouver, car jouer du didgeridoo est une coutume des Aborigènes du centre et du nord… Voilà qui explique pourquoi on en a vu si peu jusqu’à maintenant dans les magasins de souvenirs ! On espère quand même trouver la perle rare avant notre départ d’Australie…

On reprend la route ! Des kilomètres et des kilomètres de route, de bush, de terre rouge… Ce pays est tellement vide et immense ; c’est quand on est derrière un volant qu’on réalise le mieux ! On croise un nombre hallucinant de road trains… Les panneaux avertissent les utilisateurs de la route qu’ils peuvent mesurer jusqu’à 60 mètres de long sur les routes intérieures du pays. Wow… On est prévenus !!

Mention spéciale pour les mouches encore une fois, elles semblent heureusement affecter tout le monde et pas seulement les touristes : on croise des véhicules de l’armée australienne dans une pompe à essence vers midi ; eh ben les soldats portent un filet anti-mouches sur le visage ! Il est vrai que je peux difficilement imaginer meilleure arme pour rendre fou l’ennemi en cas de guerre 😉

Les kilomètres passent, le temps s’écoule, on échange de temps en temps le volant… Celui qui ne conduit pas peut avancer l’écriture des articles hors-ligne, et cela nous permet de rattraper un peu du retard sur le blog !

Vers 17h, on fait à nouveau le plein d’essence (qu’est-ce qu’on consomme !),  et on s’engage sur la route secondaire qui bifurque vers Kalgoorlie. Mauvaise nouvelle : celle-ci se transforme en piste de terre après quelques kilomètres. Zut ! Pas le choix pourtant : si on ne bifurque pas maintenant, la route mène droit à Perth et cela nous fait un détour de plusieurs centaines de kilomètres… On croise les doigts et on tapote gentiment le tableau de bord de PapyVan : on peut le faire ! 😉

Le soleil s’est couché, et je suis au volant pour les derniers 70 kilomètres jusqu’à l’aire de repos où le camping gratuit est autorisé. Un freinage presque d’urgence et quelques zig-zag plus tard afin d’éviter des kangourous suicidaires, on arrive vers 18h30 à notre spot de camping. Bilan du jour : 607 kilomètres. Bravo PapyVan !

On est seuls sur l’aire de repos et probablement à des kilomètres à la ronde, il fait noir de chez noir, on n’a pas la moindre petite barre de réseau et le silence est assourdissant. Je ne me suis jamais sentie aussi isolée de ma vie…

Milieu de nulle part, Australie.

Jour 190: vendredi 10 mai 2019

Même en plein jour, on se sent encore éloignés de tout ! On déjeune dans le silence du désert, ponctué de cris d’oiseaux et quelques rafales de vent…

En route ! C’est reparti pour du bush à perte de vue. Des buissons en veux-tu en voilà ! La route bétonnée alterne avec de longs bouts de piste rouge pendant les 100 premiers kilomètres, et on croise un seul autre véhicule (on a compté, y’a pas grand chose d’autre à faire). PapyVan tient le coup, malgré la poussière rouge qui s’infiltre par les trous d’aération : il y en a partout, du sol aux banquettes en passant par les armoires et le tableau de bord… D’ailleurs, le climat est tellement sec que mon nez réagit comme dans le désert d’Atacama au Chili ; je mouche des croûtes de sang et cela siffle à chaque fois que j’inspire !

Arrivés à proximité du village fantôme de Miluwa se produit un événement rare : on bifurque !! Ce sera notre unique croisement de toute la journée, sur 630 kilomètres. Les kilomètres défilent… Ce n’est pas plus mal toute cette route, après toutes les émotions vécues ces derniers jours. Pour reprendre l’expression de Marie qui décrit très bien nos sentiments en ce moment, cela nous laisse le temps de « digérer » ces expériences hors du commun !

En tout et pour tout, nous traverserons 2 petits villages aujourd’hui. Ce sont des villages miniers bien évidemment ; cela semble vraiment être la seule activité de cette immense région, et l’on a un peu l’impression de voyager à l’époque de la ruée vers l’or ! Heureusement, ces petits villages ont une pompe à essence, sinon on serait mal. 😉

On pique-nique à Leonora, et on profite du wifi de l’office du tourisme (mais à quoi sert un office du tourisme ici ????) pour geeker un moment avant de reprendre la route. La vie ici, si tant est qu’il y en ait, ne fait pas franchement rêver…

… Par contre, la couleur rouge des troncs d’arbre en fin de journée alors que le soleil baisse à l’horizon, ça c’est vraiment beau ! 🙂

Il est 17h30 lorsqu’on arrive dans la ville de Kalgoorlie, après une nouvelle étape de plus de 600 kilomètres. Des feux de circulation, des gens, des restaurants, de la vie !!!

L’un des parcs de la ville offre la possibilité de dormir gratuitement. Ce sera parfait pour cette nuit, en plus il y a des toilettes… Comme on a retrouvé un peu de civilisation, même au milieu du désert, on a du réseau, et on profite donc de nos données internet pour continuer à avancer le blog dans la soirée.

Crevés par cette longue route droite et avoir dépassé tant de road trains qu’on a arrêté de compter, on prépare le souper et on s’endort sans tarder !

Kalgoorlie, Australie.

Jour 191: samedi 11 mai 2019

Réveil au milieu du parc municipal de Kalgoorlie… On prend le petit-déjeuner en se réchauffant au soleil. Il faut dire que les nuits se sont bien rafraîchies depuis Karijini ! Chris discute un moment avec les 2 retraités néo-zélandais qui ont garé leur PapyVan à côté du nôtre, tandis que j’écris dans le journal de bord.

Avant de reprendre la route, on voudrait quand même profiter un petit moment de cette ville à l’allure de Far West… Tous les bâtiments ressemblent à des saloon de cow-boys, et on s’attendrait presque à voir Lucky Luke sortir d’un pub pour enfourcher sa 4×4 (la version moderne de Jolly Jumper) ! 😉

On s’assied donc devant un bon cappuccino au Café 312, puis on passe à l’office du tourisme. On en ressort ravis : on a enfin trouvé un didgeridoo ! Reste à apprendre comment sortir un son de cet étrange instrument. 🙂

C’est parti pour notre dernière étape de cette longue route à travers le désert ! On quitte Kalgoorlie vers 10h15. Pas d’étonnement : la route sera, aujourd’hui encore, longue et droite….

Après un arrêt pour le plein d’essence et le pique-nique, on atteint le micro-village de Salmon Gum. Cet endroit très peu pittoresque présente l’avantage non-négligeable d’offrir des douches chaudes et gratuites aux visiteurs de passage ! Nous voilà dans une grande cabine intérieure, super propre, avec plein d’espace pour poser nos affaires. Encore une fois, on se dit que c’est quand même dingue ces pays où une douche, aussi propre que chez soi, se trouve au milieu de nulle part… Trop la classe ! 🙂

Tout propres et tout contents d’être propres, on avale les derniers kilomètres qui nous séparent encore de l’océan. Le paysage a bien changé depuis ce matin : adieu le rouge, la terre à retrouvé sa couleur de terre, les arbres sont beaucoup plus verts, il y a des petits nuages dans le ciel et on roule entre les pâturages et champs cultivés. A 15h30, nous voilà arrivés à Espérance, petite ville au bord de l’océan, sur la côte sud… Waouh, on l’a fait !!!

Grosses courses au supermarché, puis on reprend le volant (ça nous avait manqué) pour aller trouver notre campement gratuit à Condinglup. On aurait bien voulu s’épargner ce bout de route, mais on n’a rien trouvé qui soit gratuit dans les environs directs d’Espérance… Bon, 70 km, ça devrait pouvoir être fait avant que le soleil ne se couche. Eh ben non, car les derniers 40 kilomètres se font sur piste de terre et on doit grandement ralentir l’allure ! En plus de ça, on s’est largement rapprochés de l’hiver en atteignant le sud du pays, et le soleil se couche maintenant juste avant 17h…

Il fait donc nuit noire lorsque nous atteignons sans encombre Condinglup et l’aire de repos où nous passerons la nuit. On est au bord d’un terrain ovale ;  il doit y avoir une équipe de footy dans les parages ! 😉

Un bon curry de légumes pour fêter ce long périple, et nous voilà sous le duvet !

P.S. : Même en voyant le compteur kilométrique de PapyVan monter et monter encore, on se rend difficilement compte de la route que l’on vient de faire… Alors on a comparé à ce que cela pourrait donner en Europe, juste pour essayer de se représenter la distance. Imaginez une route quasiment en ligne droite de Copenhague à Madrid : en 3 jours et 1’888 km, nous avons traversé une seule ville (Kalgoorlie), ainsi que quelques petits villages « fantômes »… et n’avons dû faire face qu’à deux carrefours !!!!!

 

Odyssée en PapyVan – Episode 11 – L’itinéraire de l’étape (1’888 km) :

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