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Jours 278-280: Ceux qui explorent l’art de rue

George Town (Penang), Malaisie.

Jour 278: mardi 6 août 2019

Changement de destination. Après avoir passé 3 jours dans la fraîcheur de la région, nous nous dirigeons à l’est, là où il semblerait que la saison des pluies ait débuté… Nous avons entendu beaucoup de bien au sujet de George Town, située sur l’île de Penang. Et pour cause, cette ville au passé colonial est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO !

Notre bus quitte Cameron Highlands à 10h… En attendant, nous allons prendre le petit-déj’ dans un restaurant indien. Au menu, un roti canai (équivalent du pancake) et un lassi ! Depuis le début de notre séjour en Malaisie, on se régale avec les plats indiens. 🙂

Ici, les transports sont bien organisés, les bus partent à l’heure et sont confortables, nos bagages sont pris en charge et il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Assis sur nos sièges néanmoins un peu vieillots, le bus démarre et quitte le terminal en direction de George Town pour un trajet qui sera scindé en deux, avec un arrêt à Ipoh, après 2 heures de route. A Ipoh, le bus fait une pause de 30 minutes pour embarquer de nouveaux passagers et laisser la possibilité aux voyageurs qui poursuivent de se nourrir et éventuellement, aller aux toilettes. Car contrairement à la plupart des bus en Amérique du Sud, les bus malaisiens ne contiennent pas de WC. Par conséquent, il faut anticiper les besoins selon la durée du trajet. 🙂

L’île de Penang est accessible par le plus long pont d’Asie du Sud-Est, 24 kilomètres au-dessus de la mer !!! Deux heures de route plus tard depuis Ipoh, donc au total un trajet de 4 heures depuis Cameron Highlands, nous sommes déposés au terminal de bus de l’île de Penang. Pour se rendre à notre auberge située dans le quartier indien de George Town, il faut prendre un bus urbain… L’attente dure une bonne demie heure : nous qui nous étions presque habitués à la fraîcheur des Cameron Highlands, on peut sentir la touffeur extrême nous envelopper et les gouttes de sueur couler le long de notre dos ! Vivement que l’on arrive à notre auberge. ☺

Le parcours en bus urbain nous permet d’apercevoir les bâtiments qui se suivent les uns derrière les autres, des gratte-ciels agrémentent le paysage. George Town est la deuxième plus grande ville de la Malaisie, après Kuala Lumpur évidemment. Ici, les temples hindous côtoient les temples chinois, des églises et des mosquées aussi. Nous nous réjouissons de nous imprégner de cette mixité culturelle… surtout à travers la nourriture. 😋 Eh oui, la ville de George Town a été désignée par le guide Lonely Planet comme la meilleure destination gastronomique au monde en 2014 et en 2017 par la chaîne américaine CNN, qui l’a encore classée en 2019 parmi les destinations où on mange le mieux en Asie. Autant dire que cette ville est faite pour nous ! On hésite presque même à déménager 😉

Au bout d’une demie heure de route, nous descendons à Little India, le quartier où se situe notre auberge pour ces prochains jours : le Cocoa Mews. Il nous faut cependant marcher encore 10 minutes pour l’atteindre, car nous nous sommes trompés de direction… Oups ! 🤭

Accueillis chaleureusement (on n’échappe jamais à la gentillesse des Malais !) par Arthur, il nous montre notre petite chambre climatisée mais sans fenêtre… Le confort est tout relatif mais ça nous convient bien ! Arthur nous explique tout ce qu’il y a à faire à George Town, et il y a de quoi : il nous tend 4 plans de la ville qui chacun abordent un thème différent : gastronomie, street-art, histoire/culture, sentiers pédestres… Le tourisme est au top, on ne va pas chômer ! Il prend le temps de tout nous montrer sur les cartes, les plats qu’il faut goûter, etc. Il a réussi à nous faire aimer cette ville rien qu’en l’écoutant : allez on prolonge d’une nuit, au lieu des 3 prévues nous en passerons 4 ici ! On hésite presque même à déménager. 😉

Première balade dans le quartier sans nos gros backpacks, et tout de suite on tombe sous le charme. C’est animé, dynamique, des gens de différentes cultures et origines se côtoient, vivent en harmonie sous une chaleur accablante et dans une belle ambiance. Et nous là, transpirants mais émerveillés par cette vie qui grouille autour de nous !

Il fait tellement chaud que nous avons besoin de reprendre un peu d’énergie dans l’air climatisé de notre auberge. Au frais, on y reste jusqu’au soir, puis nous sortons arpenter les rues dans le quartier… Les stands de nourriture et les restaurants débordent de gens, des odeurs inconnues et délicieuses pénètrent dans nos narines et se mélangent à l’air ambiant, tout en attisant notre appétit ! Les boutiques indiennes diffusent de la musique vive et puissante, comme si l’on se trouvait en pleine scène de danse bollywodienne, c’est génial. 😀

Avec tout ça, notre faim veut être assouvie, ce qui nous pousse à trouver un petit resto où nos papilles se souviendront longtemps du curry et des épices subtiles de nos plats ! 🙂

Jour 278: mardi 6 août 2019

Au taquet !!! Petit café et tartines sur la terrasse de notre auberge qui donne sur la rue passante et déjà nous sentons la chaleur écrasante en ce début de journée. Ah, Camille se fait reprendre par Howard, le gérant de l’auberge et collègue d’Arthur, car il semblerait qu’elle n’ait pas fait le café correctement ! Elle l’a préparé à l’indonésienne, alors qu’ici ça se prépare différemment… Ouf, rien de grave on ne va pas se faire exclure de l’auberge ! 😉 Howard rattrape cette bévue de ces mains expertes (apparemment il faut faire couler le café plusieurs fois d’une tasse à l’autre pour bien le dissoudre), et nous offre même des samosas qu’il est allé acheter dans la rue.

Vu la connexion wi-fi stable et performante, nous décidons de sortir un peu plus tard pour éviter de suer tout de suite. On avance le blog et le carnet de voyage pendant cette matinée, avant de sortir dîner quelque part… Nous suivons les conseils prodigués sur le plan de la ville et après avoir vérifié sur TripAdvisor (bien rodés ces voyageurs dis donc !), nous nous rendons à China House. Un restaurant au nom chinois tenu par des Indiens servant de la nourriture plutôt occidentale qui attire les touristes malais et autres… Les mélanges de styles sont réussis, le resto ne désemplit pas et une file d’attente se crée même à l’entrée ! Quelle chance de ne pas avoir eu à attendre longtemps.

A l’étage se trouve une boutique/exposition par laquelle on passe après le repas, des vêtements traditionnels, livres, et autres peintures sont vendus ici. Des objets durables sont également proposés, car c’est la première boutique zéro déchets de la Malaisie ! 🙂

A notre sortie, nous déplions la carte de la ville et c’est parti pour la chasse aux œuvres de street-art ! Il y en a deux sortes, une partie en fer forgé qui raconte l’histoire de la ville sous forme d’images de bande dessinée, et l’autre partie en peintures et graffitis qui couvrent les murs de certains bâtiments. Ces concepts ont été mis au concours à la suite de la nomination de la ville au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est un peu comme une course d’orientation, car certaines réalisations sont cachées ou alors de petite taille et il faut rester à l’affût !

Nous sommes fans de ces œuvres, parfois en 3D, c’est-à-dire qu’elles utilisent une structure pour donner de la profondeur à la peinture, comme une chaise ou un vélo par exemple. Il faut avouer que certains murs commencent à être décrépis et donc les couleurs à s’effacer, mais cela n’enlève rien à l’originalité de ce street-art et nous sommes en admiration devant ces murs colorés ! On hésite presque même à déménager 😉

Nous n’avons pas compté le nombre d’œuvres vues, mais plusieurs dizaines c’est sûr ! A marcher dans cette humidité ambiante, nous sentons qu’une pause dans un café climatisé est nécessaire… La différence de température entre l’intérieur et l’extérieur est frappante, sans pour autant atteindre les chocs vécus à Singapour. Cela requinque nos batteries et on se relance à l’assaut du street-art !

L’après-midi étant déjà bien avancée, nous retournons à l’auberge… Notre parcours nous fait passer par la Lee Jetty. En fait, il s’agit de jetées construites au bord de mer par les marchands chinois à l’époque où la ville constituait un carrefour important d’import-export en Asie du Sud-Est, avant de se faire voler la vedette par Singapour. Ces jetées en bois sont bordées de maisons sur pilotis et chaque jetée est baptisée en fonction de la famille de marchands à laquelle elle avait appartenu. C’est presque kitsch ! 😃

L’après-midi de marche a été intense et la douche à l’auberge est plus qu’impérative pour le bien de notre couple ! En soirée, une balade pour apprécier les réalisations artistiques de nuit nous mène jusqu’à un resto mexicain. Au niveau de la variété culinaire, cette ville est incroyable ! Les rues sont animées et c’est agréable de se balader sans ruisseler de sueur… On adore beaucoup l’ambiance unique de ces quartiers👍 On hésite presque même à déménager 😉

Jour 278: mardi 6 août 2019

4 ans de couple aujourd’hui, on a réussi à tenir grâce à la douche d’hier en fin de journée, d’ailleurs, on va aller fêter ça !!!

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Nous descendons prendre le petit-déj’ à notre place habituelle sur la petite terrasse. Arthur et Howard sont là pour discuter, ils sont tellement cools ces deux ! Arthur est de Penang et Howard est descendant d’immigrés chinois, enfin on présume, car on ne lui pas posé la question personnellement, mais c’est assez flagrant à son petit accent…

Un free walking tour est organisé par l’office de tourisme de la ville et on souhaite y participer. Il part à 10h du bureau et lorsqu’on arrive à 9h50, ben, il n’y a plus de place. 😢 Les inscriptions sont limitées à 20 personnes et c’est donc complet ! Dommage, on verra si on peut participer au tour qui est proposé samedi. Comme nous sommes près du terminal de ferry et que notre prochaine destination est une autre île malaisienne, nous passons acheter le billet pour samedi après-midi, histoire de justement pouvoir faire le free walking tour en matinée.

Sans aucun programme pour la journée, nous prenons l’une des lignes de bus gratuites de la ville et on s’éloigne un peu du centre. Nous cherchons Khalid et son auberge, où il donne des cours de cuisine. Demain, nous nous mettons aux fourneaux pour réitérer l’expérience d’un cours de cuisine, après l’avoir fait à Arequipa, autre haut lieu gastronomique visité durant notre tour du monde ! Ça a l’air fermé, mais nous sonnons quand même et attendons quelques minutes avant qu’il nous ouvre… Je crois qu’il faisait la sieste, oups 🙈🙉🙊

Khalid se présente et est très avenant, il nous explique sa pédagogie et son approche de la cuisine… Ce n’est pas un chef étoilé, mais qu’importe, il nous convainc et nous transmet sa passion, on sent qu’il aime cuisiner ! Les quelques commentaires trouvés sur TripAdvisor confirment que les anciens participants ont tous adoré son cours. Surtout en comparaison avec une autre école de cuisine où nous nous sommes renseignés auparavant, il n’y a pas photo, le prix est plus que correct ! Go, nous lui confirmons notre inscription en fin de journée, on a hâte de devenir des masterchefs. 🍜

Au détour de rues par lesquelles nous n’étions pas encore passées, nous découvrons d’autres œuvres de street-art et un distributeur automatique d’eau ! Ces machines sont disséminées dans la ville pour permettre de remplir ses bouteilles d’eau, non pas gratuitement mais pour quelques sous, 3 fois rien. Je peux vous dire que ces machines sont une bénédiction, la chaleur persistante et excessive nous faisant descendre des litres d’eau à une vitesse affolante…

En passant devant un musée et une maison traditionnelle, on se renseigne sur les prix d’entrée, qui restent corrects, mais on préfère éviter de trop dépenser et privilégier le cours de cuisine ! On pourrait couper sur d’autres postes du budget, mais la nourriture, là, impossible. 😂

Il est passé midi et comme nous ne sommes pas loin d’un resto de rue qui se trouve sur la carte street food de la ville, nous y passons pour dîner. Apparemment, ce boui-boui est réputé pour préparer les meilleurs lakssa, des soupes de nouilles pimentées aux influences malaises et thaï. A notre arrivée, il faut se jeter sur une table car c’est bondé ! Un tabouret en plastique fait office de chaise et on est un peu serré comme des rouleaux d’été, mais très vite les serveurs nous repèrent dans le brouhaha général et nous demandent ce qu’on veut… Euh, si on pouvait avoir une carte lisible ce serait mieux ! On comprend assez vite ici qu’ils n’ont que quelques plats, dont le lakssa, 2-3 autres plats sont affichés en photo sur le mur avec le nom en chinois ou malais…. Ça ne nous aide pas ! Bref, un lakssa pour Camille et un curry mee pour moi. Ah, on doit payer à la commande… D’accord, nous savons pas trop ce qui nous attend mais payons, l’expérience est tentante ! Et on ne le regrette pas, c’est succulent… Par contre, je vois Camille cracher du feu tellement son plat est pimenté 🌶️🌶️🌶️ La pauvre, elle est rouge brasier, et je l’aide volontiers à finir son plat.

Pour se rafraîchir le palais, on commande une spécialité : le cendol, sorte de soupe sucrée froide agrémentée de noix de coco, de glace pilée, de sucre de palme, de haricots et de vermicelles vertes… Tous ces ingrédients ne sont pas séparés les uns des autres, mais se trouvent bien mélangés à l’intérieur d’un même bol ! L’aspect n’est pas des plus appétissants au premier abord, mais au goût c’est d’une fraîcheur et surtout d’une saveur sans égal. Wow, quel voyage culinaire 😀 On comprend mieux pourquoi les locaux sont fans d’un tel plat, c’est rafraîchissant et par de telles températures, c’est parfait comme entrée avant de s’attaquer à des plats chauds et pimentés !

Nos bides prêts à exploser, nous nous déplaçons jusqu’au grand centre commercial de la ville pour flâner un peu au frais… On y trouve une exposition de dinosaures, des spectacles de magie, des miroirs déformants, on se croirait presque dans un mini-parc d’attractions ! Sans être aussi tentaculaire qu’un centre commercial à Singapour, on peut passer d’un bâtiment à l’autre par plusieurs étages et ponts qui les relient… Cette fois, contrairement à Singapour, nous ne nous perdons pas une seule fois et pouvons rejoindre la sortie sans encombre, et même en ayant trouvé ce qu’on était venus y chercher. 💪👏

Comme ce soir on veut fêter dignement nos quatre ans de relation de couple, on décide de rentrer à l’auberge pour se préparer à aller dans un endroit un peu plus classe qu’un resto de rue. En arrivant dans le quartier de Little India, je vois un coiffeur et décide d’y passer pour être présentable ce soir. Camille, elle, retourne à l’auberge.

Le coiffeur a été toute une expérience, je précise qu’il est indien et ne parle pas un mot d’anglais. Il me fait asseoir sur un siège pas très confortable, le seul mot que je prononce est ‘short’ pour dire que je veux une coupe courte, il me passe un drap troué sur le corps pour couvrir les éventuels cheveux sur les habits, et en le posant, le trou reste accroché à mon genou droit ce qui l’agrandit encore plus… Il commence à tondre mes cheveux et je peux sentir qu’il a de la force, ma tête tourne dans tous les sens sous la pression non retenue de ses mains ! Il asperge mes cheveux, et mon visage au passage, avec de l’eau pour les humidifier. Il ne travaille qu’avec un peigne et un ciseau… de bricolage. Ça lui prend une vingtaine de minutes, à la fin il me débarrasse des cheveux à la brosse… pour chiens. Un peu de talc pour bien décrocher les poils au plumeau… de ménage. En me regardant dans le miroir, j’ai l’impression que ce n’est pas trop mal, et au final ça ne m’aura coûté que l’équivalent de 2.50 francs suisses ! J’ai été mal habitué au confort chez les coiffeurs suisses, mais il n’y a pas photo : la même coupe en Suisse m’aurait coûté 10 fois plus au minimum… Ok, peut-être sur un siège en cuir et avec des outils dernier cri, mais tout de même, niveau efficacité il a assuré mister Bollywood !

Le resto de ce soir, le Lagenda Café, détonne avec celui de midi : celui-ci c’est un vrai, et le service est tout autre. Les saveurs sont toujours aussi bonnes et authentiques, c’est succulent ! Ahhh, on se fait plaisir avec toute cette nourriture. On hésite presque même à déménager 😉 Mais ne vous inquiétez pas, on ne le fera pas………….

Nous sommes repus, tels de fêtards après une fondue. Pour digérer la moindre avant de rejoindre l’auberge, nous faisons un détour pour contempler la mosquée de nuit, elle en jette !

Nos quatre ans de couple sont célébrés ainsi…

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