Pokhara, Népal.
Jour 325: dimanche 22 septembre 2019
5h45: dring ! Ouïlle, le réveil fait mal. En plus, la nuit a à nouveau été entrecoupée à cause des chiens qui hurlent et des portes qui claquent… On se prépare et à 6h30, départ. On a acheté hier des barres de céréales pour pouvoir déjeuner dans le bus parce que si on attendait que Zootopia nous prépare une assiette, on n’était pas partis ! 😉 Heureusement, on a également payé l’auberge hier soir (et avons même dû préparer la note nous-mêmes tant le personnel est dégourdi).
L’arrêt des bus à destination de Pokhara est à 10 minutes de marche de notre auberge et on trouve l’endroit sans problème. Ouf, notre bus n’est pas le plus pourri de la rangée. Il faut savoir qu’au Népal, les transports (autant les véhicules que les routes, le trafic ainsi que la témérité des conducteurs) ont très mauvaise réputation, et c’est ma grande appréhension pour voyager dans le pays…
On s’installe et le bus part à l’heure. Trois quarts d’heure pour sortir de Katmandou, pendant lesquels on fait des bonds énormes, et le plancher du bus couine. Si l’on parvient à destination avec 4 pneus et aucun trou dans le véhicule, c’est un miracle. Pas de clim’ bien entendu, et il fait rapidement assez chaud, d’autant que cela n’avance pas et que l’on peut donc difficilement obtenir un peu d’air des fenêtres ouvertes. Lorsque le bus repart après chaque arrêt (c’est-à-dire à peu de chose près tous les 20 mètres), nous avons droit à une magnifique démonstration du radar de recul népalais : un petit monsieur ‘aide-conducteur’ se penche par la porte, ou sort carrément du véhicule, et tape de son poing ferme sur la carrosserie en fonction des obstacles. Plus les coups sont rapprochés et forts, plus le bus s’approche de l’obstacle. C’est à se demander qui du radar électronique ou des Népalais a copié qui… 😉
Le bus s’engage sur la route en lacets qui descend dans la vallée et… mamamia le bouchon. Deux heures pour faire les 20 premiers kilomètres !!!! Il est déjà 9h30 et on a encore 180 kilomètres devant nous ; cela nous paraît infaisable… M’enfin, prenons notre mal en patience, car il n’y a de toute façon rien d’autre à faire. Le bouchon finit par disparaître et pendant 10 minutes ça roule bien (trop bien même : le chauffeur conduit comme un malade !!), puis… on s’arrête. Pause ! … C’est un gag ? Apparemment non. On peut donc se dégourdir les jambes en attendant tranquillement que tous les véhicules dépassés au péril de notre vie nous rattrapent afin que le bouchon se forme à nouveau. Remarque, peut-être vaut-il mieux que le chauffeur prenne l’air histoire de ne pas lâcher ses nerfs sur le volant.
On fera 3 pauses en tout, et le trajet durera au final 8 heures. Il est 15h30 lorsqu’on arrive à Pokhara, complètement déglingués. Pas mécontents d’étirer nos jambes, on se dit qu’on va marcher jusqu’à notre auberge, en plus c’est pas loin !
… Sauf que comme bien des établissements en Asie, notre logement est mal situé sur Maps.me, et l’on se retrouve au milieu de maisons dont aucune n’est une auberge. Oups. Les locaux que l’on croise au bord de la route proposent de nous aider mais aucun ne connaît le nom de l’auberge… Par contre ils connaissent le quartier, et c’est à 4 kilomètres d’ici ! L’un d’eux, qui nous semble très sympa, a un petit taxi et propose de nous emmener dans le bon quartier pour un prix correct. C’est parti ! Moment de franche rigolade lorsqu’on découvre qu’il s’agit à nouveau d’un taxi ‘Polypocket’ et qu’il va nous falloir tous rentrer dedans avec nos sacs. Deux sur le toit (les sacs, pas nous), un dans le coffre et le 4ème sur Chris. Ça passe.
Notre chauffeur nous amène dans le quartier de Lakeside, où sont regroupées quasiment toutes les auberges de la ville… et l’œil de lynx de Chris (même depuis derrière son gros sac) fait le reste : il a repéré l’enseigne du Aroma Hostel ! Yes !
On arrive dans une superbe baraque dans laquelle habite une famille qui loue quelques chambres. Le chef de la maison n’est pas là pour le moment, mais on rencontre sa femme et sa sœur (je crois) qui nous accueillent avec plein de gentillesse. La chambre est super grande et la salle de bain toute propre : on est contents de notre choix et on s’y sent tout de suite beaucoup mieux qu’à celle de Katmandou !
C’est reparti, à pied cette fois, direction la rue principale pour un petit apéro. Pop-corn, bière « Namaste » et assiette de momos (forcément), le tout devant le match Tonga-Angleterre de la coupe du monde de rugby. Eh ben, on ne se refuse rien. 😉
Moment vraiment sympa, et on continue en allant manger sur la terrasse à l’étage du Laila’s Bar. Pokhara nous plaît d’emblée beaucoup plus que Katmandou : les rues sont larges (et avec des trottoirs !), en assez bon état, la pollution est bien plus basse que dans la capitale, l’air est frais et l’atmosphère très calme et agréable. Une ville où l’on se sent tout de suite super bien, ce qui explique d’ailleurs pourquoi beaucoup de trekkeurs choisissent de venir se reposer à Pokhara plutôt qu’à Katmandou !
Jour 326: lundi 23 septembre 2019
Super bien dormi malgré la dureté des matelas ! (On est habitués maintenant, après la retraite méditative…) Il est presque 8h lorsqu’on se lève et on descend pour le petit-déjeuner que nous préparent les deux femmes de la maison. On discute avec un Américain (appelons-le John parce qu’on a, comme d’hab’, oublié de demander) : il revient justement du trek des Annapurnas et nous donne plein de conseils. Génial !
Le ventre bien rempli, on part au centre pour une journée très « logistique » : un cordonnier de rue pour réparer les chaussures de Chris dont la semelle baille depuis quelques temps, une librairie pour acheter une carte topographique détaillée de la région des Annapurnas, au cas où Maps.me décide de faire des siennes, plusieurs magasins de matériel de trek pour se renseigner sur le prix des bâtons pour nous et des gourdes pour Greg et Virginie, un aller-retour au Bureau des Permis pour remplir les formulaires nécessaires et obtenir nos deux permis (le TIMS, obligatoire pour n’importe quel trek au Népal, et le ACA, sorte d’entrée pour la réserve des Annapurnas), un petit supermarché pour les derniers achats relatifs au trek… et enfin un p’tit resto indien pour casser la croûte en début d’après-midi. 🙂
Avec tout ça, on n’est finalement pas montés à la Pagode de la Paix, qui surplombe le lac Phewa et la ville de Pokhara. Le temps ensoleillé de ce matin se couvre petit à petit dans l’après-midi et tourne même à l’orage… Cela ne donne pas vraiment envie ; la balade est reportée à un autre jour. Quand on rentre à l’auberge après avoir récupéré les chaussures de Chris, il est 15h30. On flâne dans la chambre pendant la fin de l’après-midi, en alternant les activités au gré des coupures de courant et/ou d’eau… Visiblement, ici, c’est aussi courant qu’au Cambodge.
Ce soir, on va manger au Spice Nepal, un petit resto local pas très loin de notre auberge, hors de la grande rue touristique. Un régal ! Vive la nourriture indienne et ses dérivés népalais. 🙂
L’électricité est revenue lorsqu’on rentre à l’auberge vers 21h30… Ouf, cela permet de mettre en marche les ventilateurs, car l’air est bien lourd et à 4 dans la même chambre, c’est vite nécessaire. Bonne nuit dans le calme de Pokhara, qu’est-ce qu’on est bien ici !
Jour 327: mardi 24 septembre 2019
Il pleut à verse lorsqu’on se réveille ce matin… Du coup, on traîne un peu au lit, puis on se décide à aller déjeuner au centre. Après 2-3 allers-retours dans les ruelles adjacentes à la principale, on trouve un café dont les prix ne sont pas trop élevés. Très bon choix : ils font bien le cappuccino et les petits-déjeuners sont copieux. Mention spéciale à la serveuse pour le cours de nepali donné à Greg sur la prononciation du mot ‘Chowmein’ ! 😉 On reste bien 2 heures sur cette terrasse à papoter… Après tout, on est aussi à Pokhara pour se reposer !
Il est passé midi lorsqu’on se remet en route. Mission : retirer suffisamment de cash pour le trek ! Ce qui n’est pas chose aisée, car on a du mal à estimer les prix : on sait qu’ils montent avec l’altitude, mais de combien ? On galère aussi à trouver une banque qui ne nous prenne pas trop de frais tout en ayant un plafond de retrait assez haut… Au Népal, notre budget journalier passe dans les frais de retrait : on a l’impression de se retrouver en Argentine !
Le portefeuille tellement plein à craquer qu’on ne peut plus le fermer, on rentre à l’auberge afin de déposer une lessive à la blanchisserie du coin de la rue, et faire nos sacs. Grand branle-bas de combat dans la chambre : il y a des affaires partout et chacun soupèse chaque objet en se demandant s’il est indispensable ou non… C’est notre premier gros trek à tous les quatre, et on a de la peine à imaginer que l’on va marcher pendant 12 à 18 jours d’affilée. Faire son sac pour le circuit des Annapurnas est d’autant plus compliqué que ce trek va nous faire passer par des climats extrêmes : nous allons commencer dans la jungle de basse altitude, sous plus ou moins 25-30 degrés humides, pour terminer à plus de 5’000 mètres d’altitude, dans un climat arctique, où les températures ne passeront probablement pas la barre des 0 degrés… Trousse de toilette, vêtements, pharmacie, matériel de trek, snacks : tout y passe, et on ne met pas moins de 2 heures à se préparer.
En milieu d’après-midi, Greg et Virginie partent se balader au bord du lac car le soleil est revenu, tandis que l’on reste tranquillement à l’auberge avec Chris pour avancer le blog.
Lessive récupérée, on part longer les quais du lac, car Greg et Virg’ ont repéré des petits bars sympas pour l’apéro. La lumière de fin de journée est superbe et l’on assiste à de belles scènes de pêche locale… Waouh, le panorama est si grandiose et paisible.
Pour fêter le début de notre grande aventure, on fait péter la bière locale, « l’Everest » ; l’avantage de cette bière étant que l’on peut dire qu’on a au moins descendu l’Everest une fois (ah-ah ; cette blague n’est pas de moi)… Ambiance très sympa au bord du lac !
Pour le souper, on va manger israélien dans un petit resto proche de notre auberge. Derniers détails réglés auprès de l’auberge pour le départ de demain matin, nous voilà au lit. Espérons que l’on parvienne à dormir, avec cette grande aventure qui nous attend… 🙂
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