Katmandou, Népal – Paris, France.
Jour 350: jeudi 17 octobre 2019
Nous sommes le 17 octobre 2019.
Si l’on m’avait dit, il y a un an, que ce jour-ci arriverait, je ne l’aurais pas cru… Il y a un an jour pour jour, je défendais ma thèse en public, et j’étais loin de m’imaginer tout ce qu’on allait vivre pendant cette année fabuleuse !!!
On se réveille dans le calme vers 8h, pas vraiment sûrs de réaliser ce qui nous arrive. Un peu en mode pilote automatique, on fait nos sacs, comme on a l’habitude de le faire tous les 3-4 jours, on les dépose en consigne à la réception et on fait le check-out auprès de l’auberge. Direction le Yala Café, où l’on a si bien mangé il y a 2 jours, pour un méga brunch… Un régal !
Avec le départ à l’aéroport prévu pour le début d’après-midi, ce n’est pas aujourd’hui que l’on va faire moult visites de la ville. On reste donc attablés avec un bon café à potasser le blog, trier les dernières photos et écrire quelques messages… On a voulu faire le check-in en ligne hier mais le site de Qatar Airways ne voulait pas accepter nos coordonnées, et ce matin, voilà qu’on perd l’accès au wifi du Yala Café. Est-ce un signe… ? 😉
Quoi qu’il en soit, on règle l’addition et on rentre à l’auberge. Brossage de dent (‘pipi et un grand verre d’eau’ pour ne pas citer mon père), et commande du taxi qui met une bonne demie-heure à arriver. On était sur le point de sortir dans la rue pour en trouver un par nous-mêmes ! Encore 30 minutes de trafic infernal (cela ne s’arrête donc jamais !), et on arrive devant l’aéroport international de Katmandou, qui ressemble à tout sauf à un aéroport international. La file d’attente pour le scan des bagages obligatoire avant le check-in est monstrueuse ; heureusement, cela avance plutôt vite.
Il est 15h, nos bagages sont enregistrés en soute, et nous avons dans les mains une carte d’embarquement pour Doha, puis Paris. WOW ! Un dernier petit snack pour liquider la monnaie, et on embarque… sous des trombes d’eau, vive les orages d’après-midi en cette fin de mousson. 😉
Le temps que l’appareil se mette en bout de piste, le soleil a réapparu. Moteurs à fond, l’avion accélère et les roues finissent par quitter le sol… Bye bye Népal !!!
…..
Notre premier vol est de 5 heures, direction le Moyen-Orient. Tout se passe sans encombre grâce à un ou deux bons films et un souper franchement pas dégueu’, et voilà, les roues de l’avion touchent le sol de l’aéroport de Doha… 32°C à 19h, nous annonce le capitaine. On a une pensée pour Yann et Juju qui avaient tant souffert de la chaleur en visitant cette ville !
Nous avons 6 heures d’escale à Doha. Portiques de sécurité passés, on flâne dans la splendeur friquée de cet aéroport ultra-moderne… Je suis obligée ici de mentionner mon passage aux toilettes : du PQ à disposition, une chasse d’eau qui fonctionne et un sol si propre que l’on pourrait manger par terre. Le tout réunit en un cabinet – autant dire que cela n’était pas arrivé depuis en tout cas un mois, voire depuis notre arrivée en Asie ! 😉
On s’installe au food court pour un chocolat chaud, et le temps passe au final assez rapidement… On commence quand même à bien sentir la fatigue. Il est minuit et demi lorsqu’on embarque pour Paris, soit passé 4h du mat’ pour nous avec le décalage… Ce deuxième avion est gigantesque : je crois que c’est la première fois que je rentre dans un appareil à 2 étages. Lors du décollage, on a vraiment eu l’impression que c’était un immeuble qui s’envoyait en l’air !
On a 7 heures de trajet devant nous, mais malgré la fatigue, on ne parviendra à dormir que 2-3 heures…
Jour 351: vendredi 18 octobre 2019
… car on se fait réveiller par l’arrivée du petit-déjeuner alors qu’on survole la Grèce : il nous reste encore 2 heures de vol jusqu’à Paris !
Il est 7h lorsque l’on atterrit et il fait encore bien sombre. Bizarre pour nous qui avons eu droit aux premières lueurs du jours avant 6h du mat’ pendant de nombreux mois. 🙂
Nous voilà sortis du terminal, les bagages récupérés. On se renseigne sur les transports publics pour rejoindre le centre… Fantastique, il y a un bus direct pour la gare de Lyon, d’où l’on pourra rejoindre notre logement facilement ! Tout contents, on se dirige vers l’arrêt de bus.
18 euros. Par personne.
Bon, bah ce sera le RER… Nos billets en main, on descend sur le quai.
« Suite à un mouvement social inopiné, la circulation des trains est hautement perturbée. »
Bienvenue à Paris !
Nous tombons pile poil sur un jour de grève. Bon, nous sommes en France : en soi, ce n’est pas inhabituel. Ce qui l’est par contre un peu plus, c’est que cette grève est surprise, et le chaos qui en résulte est d’autant plus important !
Le trajet qui s’en suit est digne d’un transport asiatique, l’état du véhicule en moins… On en a pourtant vu des conditions de transport folkloriques en une année ; eh ben le moins qu’on puisse dire, c’est que le RER parisien n’est pas en reste. En ce jour de grève surprise et en pleine heure de pointe, c’est quelque chose !! Une heure de trajet encore plus serrés que des sardines en boîte. Faut aimer la promiscuité ; Chris passera d’ailleurs la moitié du voyage courbé en forme de « C ». A chaque station, le quai est noir de monde (la fréquence est d’environ 1 train par heure au lieu d’un toutes les 5 minutes) et les gens poussent comme des forcenés pour entrer dans un wagon qui n’a littéralement plus un seul millimètre carré d’espace libre.
Arrêt obligatoire en Gare du Nord – Le RER ne va pas plus loin. Bon, de toute façon, même si on avait voulu rester dans le train, on n’aurait pas réussi, car on se fait catapulter dehors par la masse d’animaux enragés agglutinés dans le wagon qui se jette dans la masse d’animaux enragés agglutinés sur le quai. La gare est ensevelie sous les passagers harponnant les pauvres conseillers SNCF qui, eux, ne savent plus où donner de la tête… On brave le flux et on se fraie un chemin jusqu’au métro qui, heureusement, semble circuler à peu près normalement. 🙂
La deuxième partie du trajet est effectivement bien plus tranquille et à 10h30, nous sommes arrivés à notre Airbnb, à 5 minutes à pied de la Place d’Italie. Sylvain, notre hôte, n’est pas là pour nous accueillir, mais il nous a donné tous les codes d’accès et a déposé les clés sous le paillasson : nous voilà donc dans un petit appart’ parisien (enfin, ‘petit’ et ‘parisien’ sont des synonymes), notre dernier ‘chez-nous’ avant le grand retour à la maison !
Pour une fois, la priorité n’est pas la douche (… étonnant !) mais… le p’tit-déjeuner (pas si étonnant en fait). Ou plutôt un brunch, vu l’heure tardive. On entre au Café Dudule, un bistrot parisien typique à quelques minutes de notre logement.
« Namaste ! Heuuu ‘hello’… Pardon : bonjour ! » … Tellement bizarre d’être accueillis en français, on a perdu l’habitude ! 😉
Pour notre premier repas occidental en Occident depuis longtemps, on se gave de baguette croustillante au beurre frais… Olalah comme c’est bon !! Il ne manque plus que le pavé de fromage pour l’extase buccale ; il nous tarde d’y remédier.
Retour à l’appart’ pour une douche bien méritée, après plus de 12 heures de vol… Et ça aussi, ça mérite un petit aparté : après 5 mois à détremper la salle de bain entière, lavabo et cuvette des toilettes y compris, en prenant une douche, nous avons redécouvert… la cabine de douche ! Eh ouais, la seule en Asie à laquelle nous avions eu droit étant celle du Keraton, l’hôtel de luxe offert par mes parents en mai dernier… Aaaaah, les petits plaisirs de la vie ! 😉
A la suite du programme de l’après-midi : une sieste. On s’effondre dans le lit, réveil 2 heures plus tard ! Cela fait un bien fou. En plus, notre logement est dans un quartier super calme, ce qui n’est pas garanti dans une grande ville comme Paris.
Il est temps de se préparer, car nous avons un rendez-vous à 17h30… On prend le métro pour le centre et après un passage au magasin Lego du Forum des Halles (Chris voulait vérifier la disponibilité de la boîte Lego « Friends – Central Perk »), on s’attable au Café Oz, point de rendez-vous. On attend devant une bière… Et ça y est, voilà Isabelle qui débarque !!! Mais siiiii rappelez-vous, on a rencontré Isabelle en attendant le bus à Copacabana, entre la Bolivie et le Pérou ! On l’avait rencontrée à nouveau à Arequipa, puis à Cusco, et enfin à Mendoza en Argentine, notamment pour une virée en rafting… 😉 Et dire que la dernière fois qu’on s’est vus, c’était mi-février !!! On s’apprêtait à rejoindre le Chili et décoller de Santiago pour la Nouvelle-Zélande, et elle partait au Brésil y passer 2 semaines avant de rentrer définitivement en France. La voilà maintenant installée à Paris après plus de 2 ans sur les routes du monde ; elle y a trouvé un job qui lui plaît beaucoup. Incroyable de se revoir dans un contexte aussi différent, ce sont de belles retrouvailles ! 🙂
On passe une super soirée – d’abord au Café Oz pour l’apéro, puis au Flam’s pour une flammenkueche avec une tonne de fromage. 🙂
Il est passé 21h lorsqu’on se sépare. Isabelle rejoint la Gare de Lyon car elle va passer le week-end à Marseille… On se dit à la prochaine, en Suisse !
Retour dans notre appart’ parisien pour une bonne nuit au calme. Malgré la sieste de cet après-midi, on est claqués. On n’a pourtant que 4 heures de décalage avec le Népal, mais je crois que l’on ressent quand même un peu le jetlag !
Jour 352: samedi 19 octobre 2019
Debout les amis, le soleil brille ! … Ah non en fait, il fait encore nuit… Mais quelle heure est-il ? … 8h ? Il fait encore si nuit à 8h ???
Nous sommes un peu perturbés : plus que le décalage horaire, c’est la luminosité, ou plutôt le manque de luminosité, qui ne colle pas avec l’heure qu’affiche le réveil posé à côté du lit. C’est vrai qu’on est en octobre, les jours raccourcissent et l’hiver arrive… D’ailleurs, il fait tout gris ce matin. Peu importe, on a faim quand même ! Et pour ne pas changer de nos habitudes asiatiques, on a complètement oublié ce qu’est l’utilisation d’une cuisine et n’avons pas fait de courses. Bon, ce sera bistrot ! 😉
On trouve une brasserie parisienne sur la Place d’Italie, et nous voilà devant le blog, un café à la main et des miettes de croissant sur la table. Miam. On geek un peu, puis je retourne à l’appart’ tandis que Chris passe chez le coiffeur. En 2 temps, 3 mouvements, c’est fait, il a un bon 3 centimètres de cheveux en moins ! Il me dit avoir beaucoup ri lorsque le coiffeur lui a demandé à plusieurs reprises s’il lui faisait mal en lui effleurant à peine la tête… Le contraste avec les manières un poil plus rustres du coiffeur indien en Malaisie justifie à lui seul le choc culturel du retour en Europe. 😉
Vers 11h30, on se remet à nouveau en marche pour le centre, à pied cette fois. On a rendez-vous à midi au Café Indiana avec… Cléa et Pierre. Décidément, c’est un week-end de retrouvailles avant l’heure ! Cléa est une amie et ancienne voisine de Chris à Lausanne ; son copain, Pierre, est Parisien et elle se déplace très souvent dans la capitale française pour le week-end. Il ne fallait pas louper ça… On met une demie-heure à atteindre ce café, juste à côté du Panthéon. On aurait franchement pu mettre plus de temps car on a traversé un petit marché et les odeurs de pain frais étaient vraiment tentantes… Mais on ne voulait pas arriver en retard et risquer de manquer le haka du match Nouvelle-Zélande – Irlande ! 😉
On retrouve Cléa et Pierre avec un grand sourire – C’est comme si c’était hier. Trop génial !! Et blablabliiii et blablablaaaa autour d’un bon repas…
La pluie s’est arrêtée et on a même droit à de belles éclaircies. C’est parti pour une visite guidée de Paris sous la houlette d’un vrai Parisien ! Pierre a fait l’inverse de beaucoup de Français : il est né à Paris et y a suivi toute sa scolarité, pour finir par sortir de la capitale et aller étudier en province, à Angers plus particulièrement. Mais du coup, il connaît super bien la ville et nous raconte plein d’anecdotes historiques, c’est génial ! Encore mieux qu’un free walking tour 🙂
On passe à côté du Panthéon, puis Pierre nous amène aux Arènes de Lutèce, nous raconte l’origine d’un noisetier tortueux un peu spécial, nous fait traverser le Jardin des Plantes (quelles belles couleurs automnales !) et nous arrête devant l’arbre de Jussieu, on longe les quais de la Seine…
On passe sur l’île de la Cité constater les dégâts de l’incendie de Notre-Dame, puis on se pose un moment dans un salon de thé du quartier des Marais. Avec Chris, on est frappés par l’élégance des Parisiens. C’est bien entendu la capitale de la mode mais je ne parle pas ici de haute couture : Monsieur et Madame-tout-le-monde est habillé avec tellement de classe ! Je crois que l’on est un peu décalés dans nos habits de voyageurs…
On déambule dans les petites ruelles pavées du quartier chic des Marais, avec un arrêt dans le magasin de thé ‘Mariage Frères’ pour humer une bonne dizaine de thés différents. Hmmm les bonnes odeurs de cannelles et d’orange… C’est bientôt Noël 😉
Retour au centre, au Forum des Halles de Châtelet – Petite minute dramatique du jour lors de notre passage au magasin de Lego : la boîte Lego « Friends – Central Perk » a disparu, tout le stock a été vendu ! Et dire qu’on a décidé de ne pas l’acheter hier pour ne pas être encombrés pendant la soirée… Chris s’en remet difficilement.
On passe devant la belle église de St-Eustache, puis on remonte la fameuse rue St-Denis, très connue pour ses restaurants. Mais on ne s’y arrête pas pour autant, car notre bonheur se trouve proche de la Gare de l’Est… On quitte progressivement l’ambiance chic et touristique du centre pour se retrouver dans un quartier plus populaire, rempli de petites épiceries. Il fait nuit maintenant et on commence à avoir faim : il est déjà 19h, on a fait une sacrée trotte aujourd’hui !
Ça y est, on y est : ce soir, on va manger au ‘Latinogourmand‘, un restaurant… péruvien. Eh ouais, ça nous avait trop manqué, car en Asie, on n’en trouve pas (et ce n’est pas faute d’avoir cherché, croyez-moi !) Un véritable régal, une explosion pour les papilles. Trop bon !
Super soirée qui continue sur la lancée de cet après-midi : on papote, on papote, on papote… Retour à l’appart’ en métro vers 23h ; nos pieds sont en compote. Petite douche, puis on fait nos sacs au maximum : le départ est prévu assez tôt demain matin ! 🙂
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