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Jours 43-44: Ceux qui partent à la conquête d’une sacrée vallée

Région de Cusco, Pérou.

Jour 43: vendredi 14 décembre 2018

Ce jour est particulier pour moi, car je vais revoir ma tante que je n’ai pas revue depuis une dizaine d’années ! C’est son anniversaire, elle nous a invités et on ne pouvait pas le rater. Pour Camille aussi c’est un jour particulier, car elle a son premier cours d’espagnol en fin d’après-midi, à 16h. Elle veut profiter de ces quelques jours à Cusco pour améliorer son argot…

Présentation des protagonistes de la journée:

  • Tia Rosa: belle-soeur de feu mon père; après son décès, ma mère et elle sont restées proches. Elle a 4 enfants, dont 2 viendront à son anniversaire. Femme de petite taille mais avec un cœur immense et qui impose le respect par son vécu;
  • Boris: fils de Tia Rosa et donc mon cousin. Nous avons toujours gardé contact malgré la distance. Il a trois enfants, mais il y a juste sa petite dernière, Rafaela, qui sera présente;
  • Veriovska: soeur de Boris et donc ma cousine. Un peu plus âgée que moi, j’avais un petit peu moins de contact avec elle. Sur les 3 nanas qu’elle a, Ariana et Paola sont de la partie;
  • Julien: pote voyageur belge rencontré à Copacabana, puis revu à Arequipa.

Petit-déj’ à l’auberge IntiPackers, l’endroit à éviter : on constate qu’il est plutôt correct, contre toute attente, et que nous n’avons pas à aller parler à leur chef, mais ne laissons pas de pourboire pour autant. Nous préparons nos backpacks, car on a décidé de changer d’auberge et on doit faire le transfert avant 10h. On profite d’être dans notre nouvelle auberge pour se doucher, car il n’y avait toujours pas d’eau dans les tuyaux ce matin à IntiPackers !

Boris vient nous chercher à 10h30 pour aller chez Tia Rosa. Il nous a donné rendez-vous devant l’imposant Palais de Justice de Cusco, près de la Plaza de Armas. Il se gare en triple file, on saute dans sa Mini Cooper et on traverse Cusco pour se rendre chez Tia Rosa. Elle habite dans une hacienda dans la périphérie de la ville… mais Cusco, c’est grand. On peut s’en rendre compte en roulant dans la ville et en prenant la route qui s’engouffre dans la vallée. Nous roulons une bonne quarantaine de minutes en direction du sud.

Nous arrivons dans un petit hameau et nous faufilons dans un chemin sinueux. Là on découvre une belle maison avec un grand terrain cultivable, entourée par la montagne. On s’y sent bien, Tia Rosa pleure de joie en me voyant et nous accueille les bras grands ouverts ! Quelle bienvenue, ça fait chaud au cœur 🙂 Nous discutons, elle se remémore des souvenirs de l’époque lorsque j’étais encore tout petit et nous les raconte. Ces histoires permettent de mieux se connaître soi-même, quelle richesse inestimable !

En attendant le repas d’anniversaire, mon cousin Boris propose de jouer au « sapo », jeu auquel je jouais lors de mon enfance. Il s’agit de lancer un jeton en direction d’une table spécialement conçue avec des trous et un crapaud au milieu de celle-ci. Le but est de faire le max de points en faisant rentrer les jetons dans les trous et celui qui réussit à faire rentrer un jeton dans la gueule du crapaud gagne la partie ! Que de souvenirs, chacun à son tour s’y essaie, Camille, Boris, Tia Rosa et moi… On voit tout de suite les habitués, Boris et Tia Rosa maîtrisent le sujet et nous battent à plate couture ! Après quelques essais, j’ai néanmoins les gestes qui reviennent et me permettent de ne pas finir à zéro point 🙂

Le geste est limpide et parfait

Le repas est prêt, on peut s’asseoir à table. Des amies de Tia Rosa se sont jointes à la fête. L’employée de maison a préparé une soupe comme entrée, ainsi qu’un gratin de pâtes avec une tranche de viande, et les incontournables pommes de terres. Moi qui adore manger, je peux vous dire que sur ce coup, c’est copieux ! Au Pérou, les portions sont déjà généreuses à la base, mais là chez Tia Rosa, mon bide est au point d’exploser mais je finis tout de même mon assiette. Camille, elle, laisse les pommes de terre, ça fait un chouïa trop en effet !

A la fin du repas, je me lève avec peine, le ventre rempli comme rarement il ne l’a été ! Le temps de faire quelques pas dans le jardin, et des mariachi débarquent. Emmenés par ma cousine Veriovska, accompagnés de ses filles Paola et Ariana, puis Rafaela, fille de Boris.

Rafaela et Paola sont habillées en mariachi et tous commencent à chanter pour Tia Rosa. Elle est émuuuuue, elle est émuuuuue, et pleure de joie ! Quel bonheur de partager ces moments-là ! Séance photos, puis danse au milieu du jardin, il est bientôt l’heure de retourner à Cusco… Camille a sa première classe d’espagnol à 16h ! Voyant qu’il est déjà 15h47 et que nous ne sommes pas prêts de partir, elle me demande d’appeler sa prof pour lui annoncer qu’elle ne pourra arriver à l’heure. Voilà, le cours est reporté à 16h30. Ouf, la réputation de la ponctualité suisse n’est pas mise à mal.

16h13, toujours dans le jardin de Tia Rosa, on peut enfin rouler en direction de Cusco. Le trafic n’aidant pas, et les routes congestionnées, on arrive à Cusco à 16h45… Oups ! Moralité de l’histoire: les fêtes de famille au Pérou peuvent durer des heures et des heures, ne rien prévoir pour la journée !

Pendant que Camille est à son cours, j’en profite pour aller chercher l’appareil photo laissé la veille chez le réparateur un peu bricoleur. Et comme prévu, le total à payer est de 500 soles en espèces.

Le soir, on donne rendez-vous à Julien pour aller manger ensemble. Pour changer des plats péruviens et surtout pour éviter de se faire exploser la panse une deuxième fois, on décide d’aller manger à la Bo’ M, crêperie attenante à l’auberge de Julien, tenue par une Française.

On se régale, on rigole tels des gogols, et on convient d’aller ensemble à la Vallée Sacrée demain. Nous irons visiter le site de Moray, les Salineras de Maras et l’Église de Chinchero par nos propres moyens, sans passer par une agence ! Eh ouais, nous sommes toujours rebelles 🙂

Le bide toujours plein, nous retournons à notre nouvelle auberge, Hospedaje Turistico Recoleta, pour y dormir. La journée a été riche en calories !

Buenos noches…

Jour 44: samedi 15 décembre 2018

Nous avons dormi comme des bébés. Cette auberge est méga chou, avec ses balcons, plusieurs petits salons et ses divers corridors; on pourrait presque s’y perdre ! Nous avons réservé deux lits dans un dortoir de quatre, mais au final on se retrouve avec trois lits… Le troisième est inoccupé, c’est donc comme une chambre privée mais avec salle de bains partagée. Le seul petit point rikiki négatif, c’est qu’il est un peu excentré par rapport à la Plaza de Armas. Autrement, le petit-déj’ y est excellent, on nous sert un pancake à la banane en plus des habituelles tartines et café ou thé.

La journée est plutôt grisâtre… Nous avons donné rendez-vous à Julien à 8h30 au terminal des collectivos en direction de la Vallée Sacrée. N’ayant plus de cash sur nous, je fais un petit détour par la banque pendant que Camille va direct au point de rendez-vous. Je les rejoins finalement à 9h… Ponctualité péruvienne au top !

Ça crie de partout, les bus partent vers la Vallée Sacrée: Uuuuruuuubamba, Ollantaytambo (prononcez comme vous pouvez, bonne chance). Je demande au chauffeur, que je croyais être, si le bus s’arrête à Maras: « Claro que si, 6 soles » me dit-il. Allez go, c’est ce bus que nous prenons.

A peine assis que je m’assoupis ! Au bout d’un moment, le temps de déverser quelques millilitres de salive sur mon pull, Camille me réveille et m’informe que nous avons déjà passé Maras. « Oh my God », le chauffeur, qui n’est pas la même personne à qui j’avais demandé si le bus faisait un stop à Maras, a continué. En fait, il aurait fallu crier pour que le bus s’arrête, c’est comme ça que ça se passe au Pérou… Je le savais mais ai oublié de le dire à Camille et Julien, et comme je me suis endormi,  voilà ce qui arrive ! Petit coup d’œil dans l’application Maps.Me : en effet, nous arrivons à Urubamba. J’interpelle le conducteur et lui demande pourquoi il ne s’est pas arrêté à Maras. Tous les passagers du bus ont les yeux rivés sur moi, je peux déceler un peu de compassion dans leurs regards. Le conducteur me dit qu’il aurait fallu lui faire signe de s’arrêter car il semblerait qu’il ait crié Maras pour les personnes désireuses de descendre ! Seules les personnes assises à côté du chauffeur ont dû entendre…

Bref, toujours est-il que nous ne sommes pas là où nous aurions dû descendre. Le chauffeur nous dépose après Urubamba, ce qui, au final, nous arrange, car nous n’aurons que 45 minutes à marcher avant de rejoindre les Salineras. Même si le trajet nous revient à 10 soles, au lieu des 6 annoncés…

C’est parti… On marche seuls, dans les rues qui se donnent, des biscuits et un smartphone, on marche seuls, en oubliant les heures, on marche seuls, sans témoin ni personne, que nos pas qui résonnent, on maaaaaaaaarche seuuuuuuuuuuuls.

Arrivés à las Salineras de Maras, nous sommes époustouflés par la grandeur du site. Une bonne partie du flanc de la montagne est constitué de bassins naturellement remplis par de l’eau salée qui descend directement de la montagne… Ah les mystères de la nature, ça nous dépasse ! Nous essayons de nous greffer à un groupe de touristes emmenés par un guide, ceci pour essayer d’avoir quelques informations complémentaires au sujet du site… Nous apprenons que chaque piscine produit jusqu’à 200 kilos de sel, que tout est fait manuellement, et que trois types de sels peuvent en être extraits. Interesting !

Des Salineras nous voulons aller au village de Maras pour y dîner, car il est bientôt 13h et la faim commence à se faire sentir ! Nous cherchons un conducteur généreux qui puisse nous déposer là-bas,  mais les minibus sont pleins ou trop chers… Enfin, un chauffeur de taxi accepte de nous pousser jusqu’à Maras, mais on doit encore attendre que son client ait fini de faire ses courses dans les Salineras. Posés en attendant que ledit client revienne, un autre chauffeur de taxi s’assied à côté de moi et commence à me raconter l’histoire du site de Moray. Camille et Julien discutent de leur côté, pendant que le chauffeur de taxi me raconte la légende des Incas à Moray…

Le client de l’autre taxi qui doit nous emmener jusqu’à Maras arrive enfin, un sac de sel à la main, et on peut se mettre en route. Nous voilà au village de Maras, qui se résume à une place centrale et quelques maisons autour. Nous cherchons un resto pour y manger, et vu le choix restreint, nous entrons dans l’un de ceux qui semble ouvert. Le dîner y est bien copieux !

Nous nous rendons à la place centrale pour trouver un transport jusqu’à Moray. Bingo, un mec dans son minivan est d’accord de nous y emmener !

Arrivés au site de Moray, nous sommes époustouflés par la perfection de celui-ci. Les cercles creusés dans la terre servaient en fait de terrasses cultivables aux Incas. Chaque terrasse ayant son propre micro-climat, ils savaient ce qu’ils pouvaient faire pousser selon l’étage. Il semblerait que les Incas réservaient une partie de leur culture, les sept étages inférieurs, comme offrande à la Pachamama (Terre-Mère), puis les étages supérieurs servaient d’offrande à Viracocha (Dieu Inca).

Retour dans le minivan au bout de 45 minutes. Comme nous voulons nous rendre à Chinchero, le minivan nous dépose sur la route principale, et de là on doit se débrouiller pour trouver un transport jusqu’à notre objectif. Nous faisons du stop à 3 et avons de la chance, car un taxi local nous prend pour 3 soles par personne jusqu’à Chinchero. Très sympa, il est accompagné par un touriste italien et on discute les cinq de divers sujets. Les paysages ont des sacrées couleurs !

Il nous dépose à Chinchero, mais il faut encore se taper quelques marches avant d’atteindre l’église perchée au sommet du village. Le soleil pointe son nez, la lumière de la fin d’après-midi est belle et nous permet d’admirer ce bâtiment authentique.

Bien entretenu, on peut également se promener sur le parc derrière l’église, où l’on peut apercevoir des terrasses. C’est d’une beauté spectaculaire !

Après cette longue journée dans la Vallée Sacrée, nous devons retourner à Cusco, et une nouvelle fois, nous prenons un collectivo. Je ne m’endors pas cette fois, car le siège est un peu inconfortable. Qu’à cela ne tienne, ce soir on reste à l’auberge. Encore quelques heures dans le trafic de Cusco et on arrive à la tombée de la nuit…

On dit au revoir à Julien, on se reverra peut-être dans d’autres contrées… Quelques courses pour la soirée en remontant les rues étroites jusqu’à notre auberge, et ça y est nous sommes arrivés ! Quelle belle vallée, ce fut une sacrée journée 🙂

Notre séjour dans le nombril du monde est loin d’être terminé… La suite arrive !

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