Région de Cusco, Pérou.
Jour 45: dimanche 16 décembre 2018
Une bonne grasse mat’ jusqu’à au moins 7h30 pour récupérer d’hier ! On nous sert un milk-shake de banane au petit déj’ de l’auberge. 🙂
On passe la matinée sur la petite terrasse de l’auberge, à lire, écrire dans le carnet, etc… A 11h, j’ai mon 2e cours d’espagnol ! Ma prof est à nouveau Maritsa, et c’est reparti pour 2 heures de conversation et entraînement à la conjugaison des verbes. J’aime vraiment beaucoup et ai déjà l’impression de progresser ! Le temps passe super vite quand on s’amuse… 😉 Maritsa explique très bien et a beaucoup de patience !
Je retrouve Chris à la Plaza de Armas après mon cours, et on se dirige vers le marché San Pedro. On a rendez-vous avec Isabelle, et son copain Bertrand (venu de France 2 semaines pour lui rendre visite) pour manger ! Manger au marché, c’est vraiment le bon plan : la nourriture est super bonne, le prix est imbattable, et on est entourés de locaux.
Après le dîner, on se déplace d’au moins 3 rangées (quel effort !) pour prendre un jus de fruits. On adore les ambiances de marché ! Les cris, les odeurs, les vas-et-vient, les situations insolites comme le fait de se retrouver face à une grosse tête de porc ou croiser une mamie qui porte littéralement un bout de tronc de bananier sur son épaule… C’est génial 🙂
On convient de se retrouver ce soir, puis on se sépare pour l’après-midi. On a du pain sur la planche, il nous faut comparer plusieurs agences pour l’excursion à la Rainbow Mountain qu’on voudrait faire demain !
Notre tour fait, on trouve un petit café sympa et on s’installe devant un mochachino (un vrai café !!!!! ça fait du bien !!!) pour décider laquelle on choisit… Ce sera HakuTravel. On y repasse pour faire notre réservation, puis on rentre à l’auberge en flânant un peu dans les petites boutiques et marchés…
Moment tranquille à Recoleta, puis on ressort direction le centre. On retrouve Isabelle et Bertrand pour souper au restaurant Mama Seledonia -> Mamamia comme c’est bon ! Et les assiettes sont super bien présentées, c’est aussi beau que bon 🙂 On passe une très chouette soirée et on est les derniers dans le resto… quand tout à coup, on aperçoit une petite cascade le long du mur de la salle à manger… Normal ? Non, c’est « juste » leur citerne qui a pété ! « MIERDA » s’écrie le serveur lorsqu’il monte à l’échelle après qu’Isabelle ait donné l’alerte… Les pauvres, on déguste notre dessert pendant qu’ils s’efforcent de limiter leurs dégâts à grands coups de serpillère !
N.B. On est repassés le surlendemain devant le resto, et il n’y avait pas trace d’écroulement… Juste les serveurs qui attendaient devant la porte en souriant 😉
Jour 45: lundi 17 décembre 2018
Le jour où on est montés à 5’000m d’altitude !!! 🙂
Réveil à 4h du mat’ ! On émerge, on s’habille en vitesse, on remplit nos gourdes et à 4h30 pile poil, on est devant la porte de l’auberge. HakuTravel est quasi ponctuel (incroyable !), et un petit van d’une quinzaine de personnes passe nous chercher. Notre guide de la journée s’appelle Juan, et après un petit speech de bienvenue, il nous laisse roupiller pendant les 2 heures de route vers le village de Cusipata. Un bon p’tit déj’ nous y attend ! Juan nous pousse à boire du mate de coca, en nous expliquant les effets de l’altitude.
A 8h, c’est reparti pour 45 minutes – 1 heure de route, où devrais-je dire « piste », car ça bringuebale dans tous les sens à flanc de falaise… Impressionnant ! On passe des micro-villages et des grandes étendues de champs, d’herbe et de rivières, et on monte toujours plus… Des énormes montagnes enneigées apparaissent de l’autre côté de la vallée.
ça y est, on est au point de départ de la marche, à 4’600m d’altitude ! Juan nous donne quelques gouttes d’agua florida (un mélange alcoolisé d’extraits de coca, muña, et autres plantes qui aident à supporter l’altitude) -> ce n’est pas à boire, mais à respirer très fort, puis à s’étaler sur… la gorge et sous les oreilles. D’accord. Il nous donne aussi à chacun quelques feuilles de coca à mâcher, et un bâton pour s’aider dans la montée.
C’est parti !
Le ciel se couvre… de manière générale, on ne peut pas dire qu’on ait été très chanceux sur la météo, car je crois que la saison des pluies, qui a tant tardé à arriver, a décidé d’arriver précisément aujourd’hui. Non seulement le ciel est nuageux, mais en plus on est littéralement DANS les nuages, qui déferlent à grande vitesse : jour blanc – on voit quelque chose – jour blanc – on voit quelque chose – jour blanc – … bref. Enfin, on a quand même eu quelques rayons de soleil pendant la marche !
On a démarré à 9h et selon Juan, la marche dure 1h15. Sauf que sous l’effort et la joie d’être arrivés en haut, on a complètement oublié de regarder la durée de notre ascension ! 🙂 La marche commence assez facilement. Le chemin longe la montagne, mais ne monte pas raide au début. Juan nous laisse aller à notre rythme et passe vers les membres du groupe pour savoir si on supporte bien l’altitude. C’est très appréciable ! Malgré le souffle court à cause de l’effort, on se porte comme des charmes… même si on se fait encore dépasser par les chevaux portant certains touristes emmitouflés (et les locaux qui les tirent en marchant encore plus vite !)
Enfin commence la montée : le dernier bout est le plus court, mais aussi le plus dur. Je m’aide de mon bâton, et souffle rapidement comme un bœuf ; les effets de l’altitude sont impressionnants ! Autour de nous, les gens montent également à leur rythme… C’est très étrange : les nuages environnants étouffent un peu le bruit et les mouvements de tout le monde autour de nous sont lents comme si on était dans un film au ralenti, tout ça donne l’impression qu’on est chacun dans une bulle… Malgré l’effort, je me sens hyper bien, Chris aussi, et on continue vaillamment. Les nuages sont là, mais on aperçoit quand même les couleurs spectaculaires de la montagne arc-en-ciel. C’est littéralement une dune de gros « sable » rayée de rouge, vert-turquoise, orange, ocre… Qu’est-ce que ça doit être sous le soleil !!!
On arrive dans la cohue au pied du mirador (ai-je oublié de dire que l’endroit est extrêmement touristique depuis 1-2 ans ?), et on décide de monter encore les derniers 50 mètres jusqu’au sommet. Alors certes, lorsqu’on arrive en haut c’est jour blanc total et on ne voit pas le chemin par lequel on est arrivés, mais quelle fierté d’être arrivés là à 5’036m !!!
On fait quelques photos devant le panneau du vainqueur, puis on redescend… Rien à faire, la montagne est toujours dans les nuages, et même si on aperçoit les couleurs, elles restent assez ternes avec cette lumière… C’est fifty shades of grey dans toute sa splendeur… On reviendra 🙂 La joie d’être arrivés en haut en très bonne forme fait que l’on n’est pas si frustrés que ça de ne pas avoir eu de chance avec le temps. 🙂
On reçoit quelques gouttes de pluie, et notre guide nous pousse à redescendre rapidement, car les conditions climatiques peuvent être vite rudes à cette altitude. Effectivement, après 30 minutes de descente nuageuse mais assez tranquille, il commence à grêler !! Des éclairs illuminent le ciel et je sursaute aux coups de tonnerre qui résonnent terriblement fort avec l’écho des montagnes. Le ciel est noir, les petits grêlons nous fouettent le visage et en 5 minutes, la vallée est complètement recouverte de blanc. C’est l’apocalypse !
On arrive au bus à midi, détrempés et congelés. Les 4 personnes de notre groupe qui ont fait l’aller-retour à cheval sont déjà assises, essayant vainement d’étaler leurs affaires mouillées. Tout le bus empeste l’humidité… 😉 Une demi-heure plus tard, tout le monde est de retour sain et sauf, et on entame l’heure de descente en minivan pour retourner au village de Cusipata.
Pour dîner, on a droit à un buffet, pendant que Juan nous explique divers faits géologiques et légendes sur la montagne arc-en-ciel et le massif d’Ausangate environnant. Croisons les doigts pour que la montagne survive, car il y a peu de temps, le Gouvernement a tenté de la privatiser… On ne sait pas pourquoi, mais heureusement cela n’a pas fonctionné. Il faut dire qu’elle recèle notamment de grandes quantités de cuivre, ainsi que de soufre, qui sert entre autre à la fabrication de poudre explosive pour les armes à feu… 🙁
Re-départ après ce bon dîner, direction Cusco. La fatigue de l’effort et de la digestion fait somnoler tout le monde… Arrivée à Cusco vers 17h. Encore 15 minutes de marche vers notre auberge, et la récompense : la douche !
Heureusement qu’on avait encore quelques provisions, comme ça pas besoin de ressortir faire des courses. On se prépare une salade de riz au thon, et un gros joghurt de lucuma avec des morceaux de mangue. Il n’est même pas 22h quand on sombre dans le sommeil…
Jour 45: mardi 18 décembre 2018
Après les efforts d’hier, une grasse mat’ et un réveil sans réveil sont les bienvenus…
Comme dimanche, on passe la matinée à l’auberge, et à 11h j’ai mon 3ème et dernier cours d’espagnol. Cette fois-ci c’est une prof différente, car Maritsa n’est pas disponible les mardis ! Ultra-sympa, on passe la première heure à discuter pour qu’elle voit mon niveau. Je fais plein de fautes bien sûr, mais c’est super chouette de voir que je suis capable d’avoir une conversation (dans une salle de classe sans bruit, avec une prof d’espagnol qui articule bien, d’accord) ! Pendant la 2ème heure, on travaille la construction de phases et la conjugaison des verbes irréguliers… C’est un casse-tête, mais elle explique vraiment très bien ! Je suis super contente de ma série de 3 cours particuliers à Inka School, et quitte l’école le sourire aux lèvres. Maintenant, va falloir entraîner ça pour ne pas oublier…
Malgré les 15 minutes de retard du cours (on s’est emportés sur les verbes 😉 ), je rentre rapidement à l’hôtel pour faire un skype. Le wifi est un peu capricieux cependant, ce qui a écourté l’appel… A 14h30, on a rendez-vous à la Plaza de Armas avec Veriovska, la cousine de Chris, et ses 3 filles, Luciana, Ariana et la petit dernière, Paola. On décide d’aller manger à la Cusqueñita, un resto local pas loin du centre. Super sympa, et mon aji de gallina est délicieux ! Chris mange du pis de vache, et je dois dire que c’est étonnamment assez bon…
Moment mémorable à la fin du repas lorsque Chris commande « juste un verre pour goûter » de frutillada, une boisson à la fraise et au maïs fermenté. A la place d’un « verre pour goûter », c’est un verre de 1 litre qui arrive, je vous explique pas nos têtes !! Il l’aura sur le bid jusqu’au lendemain… 😉
Comme Luciana a un rendez-vous, et que Veriovska doit retourner travailler à son restaurant, on les quitte à 17h et on retourne à pied à l’auberge pour digérer (surtout Chris). Moment tranquille, je lis sur mon lit et Chris bidouille sur l’ordi…
Ce soir, on retrouve Yan, Julie, et leur 2 enfants Ehowyn et Juno (rencontrés à Salta en Argentine), pour aller manger le cuy (comprenez : cochon d’Inde) ! On passe une excellente soirée au restaurant Kusikuy à rire et partager des expériences de voyage… Quel plaisir de les retrouver après 1 mois pendant lequel il s’est passé tellement de choses !
Highlight de la soirée : l’arrivée à table des plats de cochons d’Inde qui provoque son petit effet, autant auprès de nous que des enfants… 🙂 (Attention, âmes sensibles s’abstenir)
Passé le moment bizarre de voir la bête en entier (heureusement que ce n’est pas à nous de le découper), la viande est vraiment bonne ! N’empêche, ces bêtes sont tellement mignonnes que je ne suis pas sûre de vouloir recommencer, même si je suis contente d’y avoir goûté…
On se dit à bientôt à Bali, où d’après nos itinéraires, nos chemins devraient se recroiser ! 🙂
Jour 45: mercredi 19 décembre 2018
Snif, c’est notre dernière journée à Cusco… On se lève tranquillement, et on profite des pancakes au sirop d’érable du petit-déjeuner tout en discutant avec John, un Sud-Africain très sympathique. Au vu de la nuit de bus qui nous attend, on profite de prendre une bonne douche avant le check-out…
Une fois nos sacs prêts et sortis de la chambre, on s’installe sur l’une des petites terrasses de l’auberge pour bosser sur le blog… En début d’après-midi, on se déplace au marché de San Blas pour le dîner ! Décidément, c’est bien là qu’on trouve le meilleur rapport qualité-prix… Un aji de gallina et une salade d’avocat pour moi, et pour Chris, une soupe puis une ENORME portion d’aji. Plus 2 chichas moradas… le tout pour 9 soles, soit moins de 3 CHF, et c’était excellent. 🙂
On résiste à l’appel du jus de fruits en dessert, et à la place on descend jusqu’au ChocoMuseo. La visite est intéressante et gratuite ! Quelques faits sur la culture du cacao, notamment au Pérou, une brève revue de l’histoire du chocolat et des procédés de fabrication, et même une petite dégustation ! En plus des 3 chocolats classiques, on goûte le chocolat au piment, et à la feuille de coca, ainsi qu’une pâte à tartiner au chocolat-mangue-fruit de la passion. Miam !
Le Saviez-Vous ? Outre pour le chocolat blanc et différents produits de beauté, le beurre de cacao est également utilisé pour produire… l’enveloppe des suppositoires. Bon appétit !
Comme tout bon touriste, on termine la visite à la petite cafèt’ du musée, qui propose des chocolats chauds en kit. On nous apporte la pâte de chocolat, le lait, la cannelle, et la poudre de clous de girofle, et à nous de mélanger selon les quantités voulues. C’est super bon !
On rentre tranquillement à l’auberge vers 16h pour manger un énorme chirimoya (fruit exotique) – eh ouais, on n’arrête jamais ! – et finir de boucler nos sacs… Malheur à moi, j’oublie le sac plastique contenant nos restes de nourriture à la réception de l’hôtel, alors qu’on prend un taxi pour le terminal de bus. Shit ! Pour la bouffe, ce n’est pas trop grave, mais pour notre petit tupperware qui ferme bien, c’est embêtant… (Chacun son point de vue, Chris pense l’inverse)
Notre bus démarre à 18h. On est hyper bien installés dans la suite deluxe de la compagnie Cruz del Sur. Ecran personnel, petit coussin et couverture, fauteuil inclinable méga large… On est comme des rois ! C’est mérité : on a 21h de trajet devant nous, destination… Lima !
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